Au top one de mes lectures 2010, L’Elégance du Hérisson, qui me touche par la tournure de ses phrases, la pureté (au sens noble du terme) de ses pensées, la justesse de ses propos… Ainsi Muriel BARBERY maîtrise ce style que je lui envie, maniant avec finesse tournures de phrases, subtilités grammaticales et sémantiques…
Je ne peux m’empêcher de publier un de ces merveilleux passages, mais le choix est cornélien…
» … Et je constate l’impensable : pour la première fois de ma vie, je me suis fait un ami.
Alors, pluie d’été [...]
Savez-vous ce que c’est une pluie d’été ?
D’abord la beauté pure crevant le ciel d’été, cette crainte respectueuse qui s’empare du coeur, se sentir si dérisoire au centre même du sublime, si fragile et si gonflé de la majesté des choses, sidéré, happé, ravi par la mugnificence du monde.
Ensuite, arpenter un couloir et, soudain, pénétrer une chambre de lumière. Autre dimension, certitudes justes nées. Le corps n’est plus une gangue, l’esprit habite les nuages, la puissance de l’eau est sienne, des jours heureux s’annoncent, dans une nouvelle naissance.
Puis, comme les pleurs, parfois, lorsqu’ils sont ronds, forts et solidaires, laissent derrière eux une longue plage lavée de discorde, la pluie, l’été, balayant la poussière immobile, fait à l’âme des êtres comme une respiration sans fin.
Ainsi, certaines pluies d’été s’ancrent en nous comme un nouveau coeur qui bat à l’unisson de l’autre. «
Que dire de plus ?… A lire et à relire, sans retenue aucune…
je lis tes petits billets chaque jour maintenant (quand il y en a) et c’est un pur enchantement, une caresse ou une grande claque. Merci.
Merci à toi… ça me touche…
Au plaisir de te relire ici, de te voir commenter aussi…