La Courbe de tes yeux
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
Paul ELUARD, Capitale de la douleur (1926)
Eluard qui porte en son nom toute la profondeur de ses poèmes, de celui-ci en particulier… de l’éveil aux sens au réveil des sens…Et du réveil des sens à la sensualité… Voilà ce qu’il m’évoque… Moi, en tout cas, ce poème que je connais depuis mes années lycée m’émeut toujours autant…
Oui, un très beau poème, il y a bien longtemps que je ne l’avais lu.
Dernière publication sur Les billets de Manuel : Le portable qui ignore l'autre
Ce poème est pour moi l’image de l’Amour inconditionnel… Celui qui semble exister dans la formule… Il laisse espérer de belles choses… pour qui veut y croire et s’en donner les moyens !
Comme disait Charles Baudelaire :
Il faut être ivre, de vin de poésie ou de vertu à votre guise !
C’est l’apologie de l’hédonisme, j’aime assez ! Quant au poème de Mr Eluard, c’est un petit trésor ! J’aime !