Jour particulier, hors du temps…
Que je ponctue par cette chanson écrite lors d’un stage d’écriture… parce que l’écriture, moi, ça me libère !
J’nous quitte
Y’a plus de bruits dans ton sourire
Y’a plus d’écrits dans nos soupirs
Y’a plus d’émois dans nos semaines
Y’a plus d’caresses dans nos mitaines
J’nous quitte
Y’a plus d’marmots dans nos entrailles
Y’a plus de cris dans nos semailles
Plus de hauteur dans nos débats
Plus d’impudeur dans nos ébats
J’nous quitte
Tu me détaches tu te débines
Tu me dépouilles tu nous radines
Tu me malmènes tu m’désabrites
Tu m’désagrèges tu m’décapites
J’nous quitte
J’ai pris mes claques j’ai pris tes piques
Tu vois j’nous zappe y’a trop d’à-pics
J’bazarde tes humeurs assassines
Tu vois j’m'en vais je m’déracine
J’nous quitte…
Un jour au tribunal… c’était aujourd’hui, voilà, c’est fini !… La justice a approuvé, nous aussi… Je te souhaite plein de belles choses, je sais qu’il y en a…
Vous l’aurez peut-être compris pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis orthophoniste !!! Un métier au carrefour de la santé et de l’éducation nationale (sans majuscule initiales ce soir !!!)… Un métier qui se veut thérapeutique mais aussi de communication, car ne pas communiquer dans notre profession est une injure à l’étiquette par les temps qui courent !!!
Je pousse un gros coup de gueule ce soir, pour mes patients, pour ceux qui y croient, pour mes collègues motivées (oui au féminin 97% de femmes, là on remporte non ?) et CONTRE la connerie humaine !!!
Ce métier ne se comprend pas, peu de gens arrivent à cerner les problèmes dont tous les parents connaissent l’existence, je parle ici de dyslexie (trouble de la lecture pour résumer) et de la dysorthographie (orthographe évidemment !)… Car pour ça il faut comprendre le traitement des informations au niveau du cerveau… Il faut s’en convaincre, il faut y croire comme lorsque vous allez chez un acupuncteur, un kinésiologue, un homéopathe, etc…
L’orthophonie n’est certes pas une médecine parallèle puisque mes 4 ans d’école me qualifient de « para-médicale »… Bon, le mot ne m’a jamais convenu mais passons !
Donc au carrefour des parents et de l’EN (éducation nationale sans majuscule sauf dans les abréviations donc ! Je persiste et signe !)…
Depuis 4 ans je rééduque une ado « dyscalculique » = trouble logico-mathématique qui porte bien son nom puisque on y entend maths mais aussi LOGIQUE ! Cela me contraint à assister à des réunions au collège à chaque début d’année pour expliquer inlassablement aux profs que la logique est touchée, donc le raisonnement, et que le raisonnement n’existe pas qu’au niveau mathématiques, mais en SVT, en physique, etc…
L’an dernier réunion tendue avec le principal du collège, sceptique sur ma rééducation (enfin sur l’orthophonie en général !) ! C’est sûr, cette ado vient avant la fin des cours, comme un texte de loi en faveur des enfants et adolescents handicapés (le mot est posé !) l’autorise… Pas d’autre choix, entre mon emploi du temps et celui des parents… Mais voilà que ce satané tout-puissant recommence cette année, allant jusqu’à violenter verbalement la mère de cette ado, dénigrer l’utilité de ma profession et bafouer la compétence de la personne référente à la MDPH (Maison Départementale Du Handicap) qui coordonne les réunions et fait le lien (indispensable) entre tous… Ce petit merdeux qui ose parler en public du bouton qu’il vient de s’éclater sur la joue (« pardon je saigne ! » (pauvre chou !…) ) ose rabaisser plus bas que terre les professionnels que nous sommes et pire : affirme haut et fort que cette ado n’a aucun « problème »… Ah ? donc je suis ravie de vous apprendre que le handicap reconnu par la société n’est qu’une illusion approuvée par les professionnels de la santé, que devant certains responsables de l’EN il faudrait courber l’échine…
Sachez, Mr TRUC, que vous avez affaire à une professionnelle engagée, engagée d’abord et avant tout auprès de ses patients (mon ironie l’an dernier vous a déplu je crois, je le sais, quand j’ai osé vous remettre à votre place devant les parents !!!) lorsque vos attaques sont illégitimes… Alors, je pourrais vous dire ce mot grossier et non constructif que je pense si fort ce soir : vous êtes un GROS CON (voire CONNARD pour rebondir sur un de mes com sur les billets de Manuel…), mais non, je vais m’abstenir et vous dire ceci : la réunion qui va avoir lieu très prochainement ne vous donnera aucunement le loisir, je devrais dire la jouissance, de me voir plier devant vous et la cohorte de profs que vous êtes en train d’enrôler dans votre grandiose bêtise… Moi, je serai seule à me défendre et à défendre cette famille, avec l’appui peut-être timide du médecin scolaire de l’IA (Inspection Académique), mais sachez que je n’ai jamais supporté l’injustice et que vos mots sont suffisamment forts et blessants pour que je me sente une âme combative… Vous ne m’arrêterez pas !
Réfléchissez donc au sens de la vie, au respect d’autrui, apprenez à écouter, à sourire, à être humain… Vous êtes de ceux que je considère comme des handicapés sociaux…. Les pires car évoluant librement et la tête haute … Sachez juste que je fais ce soir le choix de ne point prendre l’énergie de vous haïr, par manque d’envie de m’encombrer l’esprit de votre merde, mais que je vous méprise, tout simplement !
Un PS : pour l’homme que vous êtes, les paroles de cette chanson vous colleront désormais à la peau dans ma petite tête de « charlatan » : » qui sème le vent récolte la tempête » !!! Ben oui, ça a de drôles de références une ortho !!!
En ce moment, je ne sais pourquoi, le verbe « autoriser » revient souvent autour de moi… Il faut s’autoriser à vivre, s’autoriser à être soi-même, s’autoriser à avoir peur, s’autoriser à vaincre ces mêmes peurs, s’autoriser à être…
Je suis d’ailleurs la première à l’employer, à me l’appliquer… Ainsi j’ai vécu des années sans m’autoriser grand chose, si ce n’est à tenter d’aimer envers et contre tout, même contre moi-même… Pour quoi ? : Me retrouver devant un tribunal statuant sur l’éloquente défaite de cette autorisation et surtout sur mon aveuglement… Me perdre dans des tréfonds obscurs qui n’avaient d’autres goût que celui de l’amertume, de la perte de confiance en moi, de l’oubli et de la résignation…
Depuis quelques années je réfléchis à cela, à ce temps perdu en définitive et je m’autorise, en effet, à dire mes peurs lorsqu’elles sont présentes et que je sais que la personne qui me fait face les comprendra ; à affirmer ce que je suis au plus profond de moi (sans pour autant je crois être bornée)… Je m’autorise à être moi et ceci de plus en plus… Et puis, aussi, je prends en vieillissant la pleine mesure de ce que vivre veut dire, et que la vie peut demain s’arrêter… Alors à quoi bon refouler ce que nous sommes et passer à côté de ces moments si intenses que la vie nous donne parfois à vivre ?! Etre pour exister pleinement, pour ne pas se leurrer soi et leurrer les autres ! Autorisons-nous à ça…
La Courbe de tes yeux
La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j’ai vécu
C’est que tes yeux ne m’ont pas toujours vu.
Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
Parfums éclos d’une couvée d’aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l’innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.
Paul ELUARD, Capitale de la douleur (1926)
Eluard qui porte en son nom toute la profondeur de ses poèmes, de celui-ci en particulier… de l’éveil aux sens au réveil des sens…Et du réveil des sens à la sensualité… Voilà ce qu’il m’évoque… Moi, en tout cas, ce poème que je connais depuis mes années lycée m’émeut toujours autant…
Là, je prends mon petit Larousse…
Ontologie :
1- Etude de l’être en tant qu’être, de l’être en soi (Philo).
2- Etude de l’existence en général, dans l’existentialisme.
OK.
Déontologie :
Ensemble des règles et devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l’exercent, leurs rapports entre ceux-ci et leurs clients ou le public.
OK.
C’est bien comme ça que je voyais les choses !!!
SAUF (avec un air de « J’accuse ! ») !… Sauf que dans déontologie il y a « dé » (Larousse toujours : dé de couture, dé culinaire, cube, et… affaire hasardeuse !!! Nous y voilà ! ).
OK.
Reprenons donc le sujet de mon dilemme : la déontologie serait donc l’affaire hasardeuse concernant la conduite à tenir vis à vis de l’existence des gens que nous côtoyons professionnellement (bon cette défintion vous ne la trouverez pas dans le dico, parce que quand même chacun son opinion !!!)… Oui mais alors ? Alors quoi ?! Ben alors ! Alors qui fait preuve de réelle déontologie si ce n’est notre conscience tour à tour perturbée par nos vies personnelles, si ce n’est notre conscience professionnelle, notre motivation, notre implication ? Oui ce mot est chargé d’un sens qui me dérange, qui laisse chacun libre d’être a-déontologue (oui oui c’est un néologisme) dont le synonyme serait… irresponsable ! C’est vrai, c’est pas facile de se placer toujours dans la déontologie, d’être toujours au top, et j’en sais quelque chose ! Mais quand même, si on me parlait de proontologie alors sûrement le mot aurait plus de portée… On ne parle pas de décréation, de dépagandisme, de déphète (enfin pas comme ça), ni de détection (ah si ! Celui-là si, mais c’est pas le même non plus !!!) … Bon d’accord, vous avez compris ! Enfin, ça nous arrange bien tout ça !!! Y’a les « pro » et leurs certitudes quasi-obligatoires, et y’a les « dé » … pipés ceux-ci !!!
« On choisit pas ses parents, on choisit pas sa famille, on choisit pas non plus… » On connaît la chanson, on en connaît le film aussi… A chaque fois renouvelé et à chaque fois différent…
C’est émouvant au final ces relations entre frères et soeurs (à décliner sous tous les possibles…)…
Combien d’entre nous ont ralé contre ce grand frère ou cette petite soeur, les trouvant ingrats, envahissants, prenant la place de, excluant, esquivant… mais Ô combien ils nous manquaient quand nous en étions séparés, enfants… Relations à part, relations exclusives, relations incertaines parfois…
Nous voilà « grands », adultes, j’espère ! Et ces relations ne cessent de me surprendre, de m’interroger sur le lien du sang, le lien familial devrais-je dire car sang ou pas sang il s’agit pour moi d’abord et avant tout de la famille, de ce noyau central qui nous a forgés, nous a façonnés, nous a ouverts ou renfermés suivant les moments, les caractères et personnalités de chacun… Nous voici de grandes personnes donc, et ces liens (dis)continus (tout dépend des périodes), continuent justement à me ravir ou me blesser, à me combler ou me frustrer… Mais une chose reste certaine, quel que soit le moment, l’amour fraternel est là, indiscutable, incontestable, incontournable et… LEGITIME ( ! )… à un âge où chacun d’entre nous comprend les raisons de l’une ou de l’autre…
Alors oui, je le dis haut et fort : je les aime, ces deux-là ! Avec leurs défauts, leurs silences, leurs qualités et leurs soucis, leur pudeur aussi… Oui, je vous aime… (Voilà, c’est dit ! )
Qu’est-ce que l’humain ? Cette question relève d’un grand débat avec un trio d’amis… L’un d’eux s’écrie : « l’humain est prévisible ! »… Ah ?!!! Oui, je vois, enfin j’entrevois ! Bien sûr que nous sommes prévisibles… enfin, en partie, je crois. Cette affirmation m’interroge, cette question me taraude… Car lors d’une conversation entre amis il va de soi que nous allons prendre des nouvelles des autres, que lors d’un repas en famille ou professionnel les sujets débattus sont souvent les mêmes, c’est incontournable !… En ce sens oui l’humain est prévisible, l’humain a besoin de se rassurer auprès de ses semblables pour s’identifier au groupe et ne pas devenir fou… Ca c’est l’humain en société qui fonctionne par des codes verbaux et non verbaux… c’est la définition basique… humain c’est être Homme.
Mais non, l’humain reste imprévisible… Combien de fois sommes-nous étonnés de ce que nous renvoient les autres par leurs mots, leurs pensées, leurs espoirs, leurs détresses, leurs regards ? Ainsi ce jour, il y a quelques années, où une psy me demande comment je vais et où je lui réponds avec un peu trop d’enthousiasme : « bien ! » en faisant non de la tête, inconsciemment… (elle n’a pas manqué de me le faire remarquer)… Alors quand nous sommes capables de nous tromper nous-mêmes, pouvons-nous prévoir ce qu’est l’autre ?… Je ne crois pas. Il s’agit pour moi juste d’une question de barrière à franchir, d’essayer de voir ce qui se cache derrière la façade, de lire dans un regard tout ce que l’autre nie, de tenter de comprendre en changeant de point de vue, d’aimer au sens le plus profond les gens qui nous entourent, de tenter de voir tels qu’ils sont leurs valeurs cachées, leurs doutes inévitables, leurs peurs incontrôlables… Oui quand on fait ça on voit l’humain dans sa vérité… Il y en a des beaux, il y en a des laids, des paniqués, des courageux, des téméraires, des fragiles, des absurdes, des contradictoires, des déséquilibrés, des timides, des réservés, des marrants, des tristes, des dépressifs, des bons vivants, des mal vivants, des fous furieux adorables, des sensibles, des hyper sensibles et ce sont ceux qui me touchent le plus… Car moi, je suis sans filtre !
Monsieur Le Président de notre République…
Qui sabotez les générations à venir en sacrifiant des postes d’enseignants, en surchargeant les classes de nos enfants, en abolissant avec votre perversité légendaire les structures mises en place pour les enfants porteurs de handicaps non visibles…
Vous qui approuvez les réformes multiples sur la santé et mettez en péril les relations sociales et la vie de tant de mes pairs…
Laissez-moi vous dire : dans ma profession je rééduque nombre d’enfants pour qui le /ch/ et le /s/ ne se différencient pas !
Le jour prochain où vous enlèverez cet acte de ma nomenclature il n’y aura plus personne pour leur apprendre comment dire /s/ ou /ch/ quand il faut, dans un mot !!!
… Ce jour-là, vous risquez de devenir Monchieur le Président…
Vous ne pourrez pas dire alors qu’il s’agit d’une insulte !!!
Bien à vous …
Au top one de mes lectures 2010, L’Elégance du Hérisson, qui me touche par la tournure de ses phrases, la pureté (au sens noble du terme) de ses pensées, la justesse de ses propos… Ainsi Muriel BARBERY maîtrise ce style que je lui envie, maniant avec finesse tournures de phrases, subtilités grammaticales et sémantiques…
Je ne peux m’empêcher de publier un de ces merveilleux passages, mais le choix est cornélien…
» … Et je constate l’impensable : pour la première fois de ma vie, je me suis fait un ami.
Alors, pluie d’été [...]
Savez-vous ce que c’est une pluie d’été ?
D’abord la beauté pure crevant le ciel d’été, cette crainte respectueuse qui s’empare du coeur, se sentir si dérisoire au centre même du sublime, si fragile et si gonflé de la majesté des choses, sidéré, happé, ravi par la mugnificence du monde.
Ensuite, arpenter un couloir et, soudain, pénétrer une chambre de lumière. Autre dimension, certitudes justes nées. Le corps n’est plus une gangue, l’esprit habite les nuages, la puissance de l’eau est sienne, des jours heureux s’annoncent, dans une nouvelle naissance.
Puis, comme les pleurs, parfois, lorsqu’ils sont ronds, forts et solidaires, laissent derrière eux une longue plage lavée de discorde, la pluie, l’été, balayant la poussière immobile, fait à l’âme des êtres comme une respiration sans fin.
Ainsi, certaines pluies d’été s’ancrent en nous comme un nouveau coeur qui bat à l’unisson de l’autre. «
Que dire de plus ?… A lire et à relire, sans retenue aucune…
Le mot est certes technique mais il est des moments où je me compare à un mécanisme (vivant bien sûr)… Et qui dit mécanisme dit pannes, défaillances, roulement, rouages, routeurs…
Et mon routeur à moi défaille parfois, alors il faut le réparer ! Ce n’est pas tant la construction physique de l’engin qui, elle, est plutôt solide, mais plutôt son élaboration psychique !!! D’où l’absolue nécessité de se tourner vers le professionnel le plus compétent à réparer solidement la machine sur du long terme… : le psychanalyste !
En matière de psychanalyse je débute, mais je sais que la guérison, que dis-je, la réparation puisqu’il s’agit de cela, viendra en temps et en heure ! Pour cela et comme pour toute mécanique, il faut choisir le professionnel en qui on a toute confiance, si possible un peu atypique mais surtout compétent. J’ai pour ma part trouvé la perle rare que je salue au passage, sans transfert aucun puisque ce mot-là, elle l’abhorre ! (et elle a bien raison !)…
Donc me voici en phase de réparation, au programme : évacuation de toutes peurs et névroses par apprivoisement de ces dernières, reprise de confiance en soi (pas si simple d’être à la hauteur, mot qu’il m’est désormais interdit de prononcer devant un quelqu’un qui se reconnaîtra !) et atteinte de soi (le vrai, celui qui est là, dans mon Ca) en aboutissement ! Oui oui, vaste programme dirait un autre (qui se reconnaîtra également) mais ce qui est vaste me passionne… Ah ! La passion !!! Un autre sujet encore, j’en ferai bientôt peut-être un éloge de ce mot !
Alors que dire de plus ? Que la réparation est en cours ! Que les peurs s’évanouissent en ce moment comme des volutes de fumée… Que ce travail en profondeur me permet de croire à nouveau et de laisser une porte béante à de belles choses inattendues, inespérées… Que je retrouve le sens du mot « VIE » et que ça fait du bien ?
Oui, tout ça !!!
Ma mécanique à moi, je le sais, sortira de ce travail définitivement bâtie, et n’est pas né celui qui la brisera !!!