Je viens d’achever « lettre d’une inconnue » de Stefan ZWEIG… Dès les premières lignes ce bouquin m’a dérangée, sans que je puisse en trouver la cause réelle… Plus les pages se tournaient, plus un malaise m’envahissait, mais en même temps je ne suis pas parvenue à arrêter ma lecture. Sans doute parce que je pensais trouver la raison de mon malaise, un malaise fort, presqu’une sensation malsaine… J’ai déjà lu des livres qui me faisaient cet effet, mais à ce point, jamais ! Ce livre traite de la dépendance d’une femme envers un homme qu’elle croise et recroise au fil de sa vie provoquant ou non les rencontres avec lui, mais lui ne se souvient jamais d’elle. La passion amoureuse exacerbée qui tombe dans une supra dépendance puisqu’elle ne vivra sa vie qu’à travers lui, jusqu’au bout. Le pire, et c’est peut-être ça qui m’agace, m’irrite, me crée cette sensation, c’est qu’elle est lucide sur lui. Alors pourquoi ? Pourquoi vouloir continuer à aimer un homme qui ne l’aime pas, pourquoi se satisfaire de 3 rencontres en une vie, pourquoi autant de dépendance ? Cette femme est une serpillère, cet homme est un égoïste (et non pas un pervers puisque jamais elle ne lui révèle ses sentiments), cette femme me donne envie de la brusquer, de lui crier que ce n’est pas une vie, que la vie c’est aimer et être aimé, c’est partager et vivre avec, pas vivre pour, cette femme en fait me révolte, cet écrivain m’a révoltée, et chose bizarre, je lui en veux d’être capable d’écrire cela. Chose encore plus bizarre, deux personnes de mon entourage ont lu ce livre et l’ont adoré, un homme et une femme, et je ne les comprends pas, parce que tous deux sont des personnes ouvertes et certainement pas rétrogrades… Alors, non, je ne comprends pas, ni l’auteur, ni le livre, ni eux…
Si vous l’avez lu, je vous invite à m’en parler, parce que pour moi, ça reste une drôle d’énigme…
Bonjour.
Je viens pour ma part de lire » belle du seigneur » et j’avoue ne jamais avoir rien lu d’aussi fort sur la passion, j’ai péniblement essayé de rédiger mon ressenti sur ce monument et je cherchais des billets sur le monument de Cohen.
Et comme je ne savais pas vers quel livre me tourner, j’ai décidé d’acheter « lettre d’une inconnue » mais en attendant que la poste reprenne pieds sur terre pour la livraison, j’ai fait une pause avec « quand souffle le vent du nord ».
Donc je n’ai pas encore lu « Lettre d’une inconnue » mais ce qui me fascine par avance c’est la capacité de cette femme à garder caché cet amour. Je crois que l’amour, le vrai doit être exprimé même si l’on sait qu’il ne sera jamais partagé et même si c’est finalement égoïste.
Après je crois que l’amour étant totalement incontrôlable, il peut engendrer une totale dépendance, qu’il y ait ou non relation amoureuse.
Alors je suis impatient de lire cet ouvrage et ce que j’ai vu ton site ne fait qu’accentuer mon envie….et merci d’avoir livré ton point de vue.
Bonjour Mind The Gap… Je suis d’accord avec toi sur ce que tu dis de l’amour, mais rien n’y fait, il y a ce je ne sais quoi dans ce bouquin qui me dérange… Je devrais lire Belle du Seigneur pour savoir si j’aime ou si ça me fait le même effet… Je serais ravie que tu reviennes après la lecture de Lettre d’une inconnue pour me livrer à ton tour ton ressenti…
Merci d’avoir déposé ici ces quelques mots.
Bonjour Rêvanescence.
Hé bien je l’ai lu et j’avoue être un peu décontenancé : cette confession est bouleversante et terrible, le récit est dérengeant, limite malsain. Plus que jamais je crois que quand on aime vraiment on le sait et si on le sait il faut livrer ses sentiments à l’autre même si l’on sait que cet amour est unilatéral et sans aucun espoir de retour. il est important de savoir à quel point on peut inspirer l’amour surtout si l’on est une femme encore que j’aurais adoré un jour recevoir une lettre d’amour éperdu….
Pour en revenir au livre de Sweig je me demande si cet amour là, totalement obsessionnel et destructeur est vraiment de l’amour.Je sais que certaines personnes en arrivent à se suicider par amour dans la vraie vie mais je crois qu’il y a autre chose derrière qui peut justifier cela. Tu as employé le mot « serpillère » pour qualifier l’inconnue auteur de la lettre , c’est fort mais quand on aime vraiment on est parfois réduit à cela: peu importe du moment que l’on obtient un signe de l’être aimé….
Comme tu le vois, je pars un peu dans tous les sens, je ne sais pas si j’arriverai à faire un article cohérent sur ce livre.
Par contre, Belle du seigneur, je t’en prie, ne réfléchis pas une seule seconde, procure toi ce livre et dévore le…je suis convaincu que jamais je ne trouverai un ouvrage plus fort sur la passion que celui là. J’ai lu rapidement certains de tes articles et je sais que Belle du seigneur va te parler…
J’ai tellement pris la tête à ma douce avec ce livre qu’elle l’a attaqué hier…du coup parfois elle me fait la lecture et hier soir j’ai retrouvé ainsi Ariane…
Une lecture intégrale de Belle du seigneur vient d’avoir lieu à Genève : 4 tableaux de 9h chacun : bien sur impossible d’assister aux 4 tableaux en même temps, mais j’aurais aimé y être…
J’ai été bien bavard…à bientôt.
Bonsoir Mind The Gap… Il faut que je prenne le temps d’aller te lire ! Tu as de l’avance sur moi…
Je suis heureuse de voir que je ne suis pas la seule à avoir cette approche sur ce livre, je suis entièrement d’accord avec toi sur la dépendance amoureuse, mais une dépendance amoureuse ne peut se justifier pour moi qu’en rencontrant vraiment quelqu’un, pas dans une rencontre brève, un amour d’enfance juste entrevue. Le terme de « serpillière » est fort, oui, je ne l’emploierais pas peut-être aujourd’hui si je devais publier à nouveau sur ce livre, car j’ai mis de la distance par rapport à cette histoire. Je peux concevoir que l’on fasse des choses qui nous rabaissent pour quelqu’un, mais alors est-ce un amour partagé ? Je ne pense pas… En amour, pour moi, quand on aime et qu’on est aimé, il y a écoute et partage… Mais je sors du sujet.
Je vais donc me procurer Belle du Seigneur, tu m’as convaincue.
Merci pour ton post, très appréciable.