La dependance amoureuse

Posté le 17 janvier 2011

Ce billet fait suite à celui intitulé « ces livres qui dérangent »…

Les quelques commentaires qui ont été publiés me poussent à réfléchir, à ma vie, à ce que j’en ai fait jusqu’alors, à mes relations amoureuses, à ma relation actuelle… A ma propre dépendance affective.

Dépendre de quelqu’un, n’est-ce pas quelque chose de profondément humain ? Nous naissons et dépendons de nos parents jusqu’à parfois des âges avancés, nous dépendons des gens que nous rencontrons et qui sont là pour nous évaluer, nos professeurs, nous dépendons des liens familiaux qui sont établis depuis notre plus jeune âge, nous dépendons de nous-mêmes bien évidemment… Il me semble que dans la vie nous dépendons de beaucoup de choses et d’êtres, des choses plus ou moins futiles, des gens plus ou moins proches, car celui qui ne dépend de rien est-il vraiment libre ? Sans doute, mais est-il vraiment heureux, ou tout simplement humain ? Dépendre, c’est aussi être attaché, lié aux autres…

La dépendance amoureuse, je pense qu’elle est incontournable : si l’on aime, forcément, on dépend de l’autre. Tout n’est alors question que de dosage…

Il y a la dépendance saine, celle que je vis actuellement, qui me pousse à grandir, à m’ouvrir à cet homme qui me regarde et me comprend, qui me laisse exister avec mes qualités et mes défauts, qui m’aident à cerner mes points forts et mes points faibles. Bien sûr que je me sens dépendante de lui, de son absence, de sa présence, bien sûr que tout est différent suivant les jours, suivant les humeurs de l’un ou de l’autre… Il n’empêche que je ne pourrais envisager ma vie sans lui, à l’heure actuelle j’aime avec un amour que je ne connaissais pas, un amour d’adulte, un amour équilibre, et mon bien-être dépend en partie de cet amour… (il n’est évidemment pas la seule composante de mon équilibre.)

Il existe aussi la dépendance forte et malsaine, qui détruit, d’où qu’elle vienne… Dans mon passé, j’ai vécu un amour-passion destructeur et j’ai détruit… Parce que je réclamais encore et encore un amour jusqu’à l’usure de cet amour, parce que l’autre n’a pas su comment répondre à mes demandes, n’a pas su être rassurant, parce que cet amour était un amour enfant, un amour immature… Et j’ai cru que je ne m’en remettrais pas le jour où cet amour s’est effondré, le jour où j’ai appris que cet amour n’était plus réciproque, que mes demandes incessantes l’avaient usé… Après cet amour j’ai connu encore l’amour, et j’ai connu aussi ce que je croyais être l’amour et qui m’a détruite, parce que lié non pas à l’amour mais à la perversion narcissique… Le jour où j’ai compris cela, j’étais à terre… Mais j’ai compris qu’alors ce n’était pas de l’amour, juste de la dépendance, de la dépendance liée à cet être maléfique qui me manipulait autant qu’il le pouvait, qui me rabaissait et me traitait comme un chien, avec récompenses et coups de pieds.

Alors oui, ce bouquin m’a presqu’été intolérable et m’a rendue presqu’intolérante, face à l’auteur, face à l’histoire… Certainement parce qu’il m’a renvoyée à ces vécus… Peut-être parce qu’il m’est insupportable de me dire que des êtres humains sont capables d’aimer à l’infini l’image de l’amour, sont capables de se créer un monde où ils croient aimer… Un monde absolument fantasmé puisque vivre un amour c’est le partager, c’est le faire évoluer et non pas le projeter dans une hypothétique histoire dont on sait qu’elle n’aura jamais lieu (je sais que ce n’est pas comme ça que mes lecteurs-commentateurs le voient)… Je n’arrive pas à me dire que ce livre est beau, je n’arrive pas à accepter cette dépendance-là, sûrement parce que je connais le pouvoir destructeur de la passion, et que au grand jamais je ne voudrais revivre ce genre de relation. Je me sens forte, grande, et belle dans l’amour posé que je vis, parce que s’il n’est de l’ordre de la passion, il est de l’ordre de ces grandes Amours qui font qu’on ne se pose pas de questions, qu’on avance vers un futur qui reste ponctué de points d’interrogations, de points d’exclamations, de points de suspensions, mais qui n’envisage pas de point final !

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6 commentaires pour « La dependance amoureuse »

  1.  
    Passionnata
    17 janvier, 2011 | 23:52
     

    Il semble que vous confondiez aussi dépendance et manque.

    En effet, vous pourriez prendre le temps de travailler aussi sur cette notion. Cela ne semble pas si clair pour vous.

    Pourquoi ce besoin de vous justifier sur un blog avec vos petits tracas persos ?

    Pourquoi vous exposer sur un blog ?

    Pourquoi ne pas entreprendre un travail personnel ?

  2.  
    18 janvier, 2011 | 9:44
     

    Passionnata : Je distingue parfaitement dépendance et manque, le manque peut rendre la dépendance simplement plus observable.

    D’autre part, nous connaissons-nous pour que vous me jugiez de la sorte ? Si tel est le cas, vous devriez savoir que j’ai déjà entrepris un travail personnel.
    Si mes petits tracas personnels comme vous dites, vous dérangent, pourquoi venir me lire ? Ce blog, comme de nombreux autres blogs, est un lieu d’expression et de partage, c’est vrai, mais les raisons qui me poussent à m’y « exposer » (selon vos dires), sont effectivement personnelles et ne vous regardent pas.

    J’ai une question à vous poser : qu’en est-il de vous, qui m’agressez et me jugez gratuitement ? Qu’ai-je atteint en vous qui vous mette dans cet état ?…

  3.  
    julie
    18 janvier, 2011 | 11:10
     

    C’est passionnant de vous lire , tant l’une que l’autre ….tellement je me reconnais en vous deux !
    Je me sens très vite « agressée » …et j’ai peur de « m’exposer » …donc j’ai la totale !!!
    J’aime le travail que vous faites sur vous , Revanescence et je vous remercie de venir vous « dire » sur la toile . Cela m’aide à avancer , figurez vous . Et quelqu’un comme Passionnata aussi et je me disais que vous étiez toutes deux de bons thérapeutes …pour moi en tout cas . Et j’aime aussi quand FemmePsy vient apporter ses connaissances .
    Il se dégage beaucoup d’authencité de ce que vous écrivez …c’est du vivant! Merci, vraiment ! J’avance grâce à vous toutes .

  4.  
    18 janvier, 2011 | 13:26
     

    Merci pour votre com Julie, pour vos mots et bienvenue ici…

  5.  
    19 janvier, 2011 | 21:58
     

    Passionnata… Olé !
    La traduction ou signification du mot BLOG tient du journal intime aux lecteurs d’entrer ou pas dans cet espace mais s’ils le font il est de bon ton de le faire à pattes de velours…
    Merci d’avance pour les bloggeurs et surtout pour la fraicheur et la poésie de Rêva !

  6.  
    19 janvier, 2011 | 22:08
     

    Merci pour tes compliments J’O…

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