Tout part d’un handicap : le bégaiement… Le bégaiement vu à travers la vie d’un roi, Georges VI, le père de l’actuelle Reine d’Angleterre Elizabeth II.
Au départ, le décor est planté : le discours que cet homme, alors Duc d’York, doit prononcer devant un public, et tout est là, le silence, les achoppements, la panique, la souffrance, la honte effroyable que l’on sent à travers le personnage (Colin Firth au passage absolument…royal !).
Si, tout au long du film, s’écrit le destin de ce futur roi, la trame de fond décrit l’intime, le combat d’un homme bègue contraint d’évoluer en public. La balance pudique des regards extérieurs, des moqueries incontournables, de la perte de confiance en soi, de l’humour aussi, beaucoup d’humour d’une finesse exquise, les supplices, le découragement parfois, l’envie de renoncer, et puis le destin qui ne laisse pas le choix.
Mais c’est aussi l’histoire d’une belle amitié, profonde, de deux hommes que rien ne pressentait à se rencontrer et qui va se développer, à travers ce handicap, cette amitié entre hommes dont j’ai déjà parlé ici et qui m’émeut, cette amitié franche qui parfois blesse mais qui est nécessaire, cette amitié tout en pudeur et qui accepte tout… Ainsi une scène en particulier a retenu mon attention à ce sujet, dans un décor magnifique sous un smog bien british, des mots dits et qui vont trop loin, l’un des deux qui s’arrête de marcher, qui s’arrête net, les larmes aux yeux (Geoffrey Rush, sublime) et la douleur des mots qu’il vient de se prendre en pleine face, regardant l’autre avancer, bouillant de colère… Larmes dans mes yeux aussi…
La séquence finale, toute en contraste (et que je ne développerai pas pour ceux d’entre vous qui souhaitent aller le voir), est tout aussi magnifique et émouvante.
Envie ce soir de saluer l’immense talent de Tom Hooper, qui a su donner à ce film une humanité sensible, tout en nous offrant un bon cours d’histoire.
A voir, absolument !
Je suis allée le voir il y a presque deux semaines. C’est sublime !
Et je suis bien d’accord ! Merci pour ton passage Suzame.