La reine du contresens (ou la limpidité du discours)

Posté le 22 février 2011

Comme il est difficile de dire les choses les plus simples, parfois !

Je suis d’une nature à aller au fond des choses, à avoir envie de recueillir le moindre petit indice, pour bien cerner mon interlocuteur, bien comprendre ce qu’il me dit, et parfois, me rassurer…
Quand j’étais enfant, puis ado, j’étais la reine des contresens, interprétant tout de travers et répondant -évidemment- à côté de la plaque. Je me souviens de cet effort héroïque en première, moi la grande timide qui avait dû passer des heures à potasser un devoir d’anglais, levant courageusement le doigt (c’était un jour plein de témérité, le seul peut-être de ma scolarité), pour lire ce que j’avais préparé. La prof me laisse faire, écoutant avec attention mon exposé jusqu’au moment où, fière de moi d’y être parvenue, au bout du bout, elle me regarde et me dit : « Rêva, tu as beaucoup travaillé mais tu n’as rien compris, ce n’était pas le sujet à traiter ! » !!!… CONTRESENS !!!!!!!! Cette prof a eu la sympathie d’être pédagogue, de ne pas me brusquer trop et pourtant … comme j’ai été déçue, comme mon égo en a pris un coup ce jour-là !

Depuis, j’aime que les choses qui me soient dites soient claires, limpides, comme ça au moins, je suis sûre de ne pas mal interpréter… Car bien que j’aie évolué, je reste la reine du contresens ! J’ai donc pris l’habitude de dire les choses telles que je les vois, telles que je les sens, telles que je les vis… Et je m’attends à ce que mon interlocuteur en fasse de même, sauf que ce n’est pas ainsi que nous fonctionnons, dans notre société. Il faut enrober, induire plutôt que dire, à tel point que nombre d’entres nous fonctionne aussi de cette manière dans des sphères plus intimes (parents, amis, conjoint…)…

CA NE ME VA PAS DU TOUT A MOI !!!

Je comprends bien que le problème ne vient pas de l’extérieur, mais de moi et de moi seule… Mais comment faire ? Quand j’ai besoin de discuter de choses qui me paraissent simples, j’ai envie que l’autre me dise clairement son ressenti. Car, même si je peux lire sur un visage la contrariété, l’énervement, la tristesse, je n’en connais pas la cause, et ne la devine pas forcément… Alors souvent on me dit inquisitrice, on me dit qu’il n’est pas nécessaire de tout dire (ok, j’entends), mais je ne peux m’empêcher de penser que se masquer des choses dans ces sphères-là provoque un manque de communication, une frustration, une peur parfois aussi…

Alors, que faire ???

4 commentaires pour « La reine du contresens (ou la limpidité du discours) »

  1.  
    22 février, 2011 | 22:04
     

    Il faudrait peut-être dompter sa peur !… Car il me semble que c’est de çà dont il s’agit. Non ?! ^_^

    Dernière publication sur Les billets de Manuel : Le portable qui ignore l'autre

  2.  
    23 février, 2011 | 9:27
     

    Il « faudrait », oui … mais il ne s’agit pas que de ça, il s’agit de communication, aussi…

  3.  
    psyblog
    24 février, 2011 | 14:46
     

    ha ha ! sourire !
    Le « problème », dans la communication avec l’autre, c’est qu’il y a… l’autre… C’est con hein ? Ben oui, le problème c’est que nous ne sommes pas seuls à communiquer, et que malgré nos envies, nos espoirs, nos désirs (oui, nos craintes et nos peurs aussi) l’autre ne nous appartient pas, ni dans son histoire ni dans ses envies à lui ni dans ses peurs à lui…
    Que ça s’appelle les règles sociales ou les convenances ou le respect de l’autre, pfff ! c’est toujours la même chose : nous ne pouvons « obliger » l’autre à jouer le même jeu que nous…

    Alors allons-y du contre-sens, du double sens du sens interdit, mais jamais nous ne pourrons obliger l’autre à aller dans le sens obligatoire.
    C’est la vie… Oui , il est difficile de dire les choses les plus simples parfois (je pense au « je t’aime », par exemple) mais bon, la vie serait-elle plus simple si l’on pouvait dire tout ce que l’on a envie de dire ? Faut faire avec , non ?

  4.  
    24 février, 2011 | 15:32
     

    Je te suis complètement sur tout ce que tu dis, on ne peut pas forcer l’autre à être tel que l’on voudrait, et j’ai envie de dire que ce serait affreux, castrateur. Par contre, on peut discuter et faire comprendre nos points de vue, et quand chacun est décidé à faire un bout de chemin vers l’autre, alors le sens contraire devient un sens commun, non ?
    J’aime assez ta tirade sur les sens…

    Merci pour ton passage… et tes mots bien sensés !

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