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Archive pour avril 2011

Asperger… Le syndrome, pas le fait d’arroser !

Il est une particularité chez certains humains, une particularité peu connue si ce n’est sous la forme-cliché du film « Rain Man ». Film qui par ailleurs me bouleversa lorsque je le vis, puis le revis, film émouvant et transcendant, baroud d’honneur à la différence.

Car « Rain Man » n’est pas fou, il n’est pas ridicule, il est différent, il ne possède pas les mêmes codes de communication que nous, et il le sait. Et nous le savons. Mais il est intelligent, hyper-intelligent, surdoué. Ce syndrome s’appelle « l’autisme d’Asperger », du nom du scientifique qui a émis l’hypothèse que ceux qui sont porteurs de cette différence (et je ne dirai pas handicap, par respect pour eux qui s’en défendent). Peu reconnu en France, il existe bel et bien.

Dans « Rain Man », la particularité est la surdouance en calcul mental. C’est en ça que ce film est un peu « cliché ». Mais il permet de comprendre un peu la complexité de ce « syndrome ».
Car les « Asperger » (comme on les nomme communément) ont peur de l’autre, parce que l’autre les envahit vite, ils ne perçoivent pas les critères de communications comme les non-Asperger, ils ne sont pas toujours adaptés dans leur discours (ce que l’on nomme trouble de la pragmatique), mais ils ont une sensibilité accrue au monde, ils ont souvent une façon de le percevoir et de le synthétiser qui nous surprend, nous dépasse, nous met mal à l’aise… Si tant est que notre chemin croise le leur.

Et pourtant, ils sont des êtres respectables et qui mériteraient qu’on les entende, qu’on accepte leurs différences, qu’on fasse l’effort de s’y adapter, parce qu’ils ont des tas de choses à nous dire, à nous apprendre…

Mais l’acceptation de la différence, dans nos sociétés, ça fait peur, alors on fuit, on rejette, on oublie, ça paraît tellement plus simple, c’est en fait tellement lâche et commun !



Mettre de la distance (acte II)

J’en parlais il y a peu, tout comme je poussais un coup de gueule il y a quelques jours sur les agressions gratuites.

Ce matin encore, je me suis faite agressée verbalement, sans raison et en toute injustice, par des gens qui n’ont pas compris ma position concernant le soin que j’apportais et la fin de ce soin. Dans ces cas-là, les gens sont capables de faire preuve d’une mauvaise foi surprenante, et d’enfoncer le clou avec des propos violents d’injustice.

Ce matin, seule dans mon cabinet, ces gens-là m’ont fait un mal de chien, un mal qui m’a mis les larmes aux yeux et donné envie de fuir, de ne plus pratiquer ce métier, tellement il y a une cassure entre mon implication professionnelle et la teneur de leur propos.

Je suis consciencieuse dans mon travail, je suis à l’écoute des plaintes et des susceptibilités diverses. Je ne suis pas parfaite, mais je fais du mieux que je peux, et quand, au lieu d’exprimer un désaccord, on me juge, je ne le prends pas bien, je mets la distance nécessaire sur l’instant, mais après, après, c’est terrible !

Mais là, aujourd’hui, après cette grande douleur qui s’est installée en moi, je ressens de la colère contre ces personnes, car ce sont ces personnes-là qui se veulent toutes puissantes, qui donnent des leçons alors même qu’elles ne sont pas compétentes dans mon domaine, qui pensent savoir mieux que moi ce que je dois faire… Pourquoi ont-elles besoin de moi alors ? Pourquoi demandent-elles inlassablement de l’aide à des professionnels qu’elles jugent incompétentes au bout de quelques mois (je suis la 4ème qu’ils épuisent) ? S’ils savent, alors qu’ils se débrouillent et qu’ils arrêtent de polluer, de ME polluer !

RAS-LE-BOL !



Ce coin là-haut dans la montagne…

Ce matin, j’ai fait ce rêve étrange et pénétrant (ah non ! Ca c’est pas moi, pardon Verlaine !)…

Recommençons ! Ce matin, j’ai gravi une montagne et me suis retrouvée en haut d’un sommet, face à moi-même, seule face au vide, en aplomb d’une falaise, dans un silence troublé au lointain par un aigle majestueux, gracieux, plein d’aisance (ah oui tiens, plein d’aisance…) et dont les tournoiements amplifiaient le sentiment de liberté que je ressentais. Car à ce sommet, seule et dans un silence absolu, j’étais le « maître du monde » (j’aurais bien dit la maîtresse, mais bizarrement ça ne sonne pas pareil !)…

J’y serais bien restée, là-haut, accrochée à cette falaise escarpée et face à ce ciel limpide, avec comme seule compagnie cet aigle discret (qui n’était pas noir…désolée Barbara ! ), là,  dans un coin de mon ciel… Mais ELLE n’a pas voulu, ELLE m’a forcée à me retourner, à explorer les environs, magnifiques aussi mais qui me touchaient moins, parce que j’étais déjà dans l’après, je savais qu’ELLE avait une idée en tête et qu’ELLE m’y amenait…

Alors j’ai regardé ailleurs, et en arrière, et il s’est passé une chose étrange, d’un côté j’étais vêtue d’une couleur plutôt passe-partout, et de l’autre d’une couleur assez voyante. D’un côté le paysage était vert et florissant, de l’autre c’était aride. Je n’ai pas su dire lequel des deux m’attirait le plus, je les trouvais tous deux superbes.

J’avais pas très envie de me décrire, mais ça ELLE le savait puisque c’était le but de la manoeuvre : m’aider à réintégrer ce corps dont je suis dissociée ! La tête (comprendre l’esprit) d’un côté, le corps de l’autre, on vivait très bien ainsi, jusqu’à ce que ce corps qui me constitue s’en rappelle à moi, et que je ne puisse plus l’ignorer… Il fallut donc que j’admette que sans lui je ne peux être, et que je dois en prendre soin, un peu quand même…

Ah ben oui ça vous paraît dingue cette histoire, c’est ma schizophrénie à moi ! J’assume !!! (enfin, j’essaie !!!)

Donc, me réapproprier mon corps, ça passe par des soins incontournables, mais c’est aussi un long et douloureux processus psychique…

Donc, me voilà un beau matin allongée sur un divan (ah ça fait cliché là hein !!!) en train de voyager au sommet d’une montagne… A visualiser mon corps (et là j’ai des éléments à rameuter tous les psys de la terre, car si je devais dessiner mon corps à cet instant, il y aurait des pieds, un sac à dos et une tête, bonjour l’âge de développement du dessin du bonhomme !!!) et à faire l’effort inconsidéré de quand même y mettre un buste et des jambes…

N’empêche, vous pouvez rire, quand il a fallu que je quitte cet endroit et ce pseudo-corps, ben j’avais pas envie ! N’empêche que j’y suis restée un peu, sur cette montagne… N’empêche que ça marche…

Et ELLE est là pour m’aider !

Et ELLE m’a aidée ce matin.

Je lui dédie ce billet avec un grand MERCI pour toutes ces avancées que je fais en sa compagnie…



Grosse colère !!!

Ok,

Mauvaise journée,

Mauvaise semaine,

Faut pas me chercher !

Ce soir…

Mais quand je vois que les attaques sont constantes sur les blogs, quand je vois que les palabres n’en finissent pas, je le dis haut et fort : ça me gave, ça me saoule, ça me fatigue !

Je ne crois pas en Dieu et en sa toute puissance.

Je ne crois pas en l’amour éternel et à la bonté sans borne.

Je ne crois pas en la fiabilité de l’homme.

Je crois que les Hommes sont de plus en plus mauvais.

Je crois que les Hommes déversent de plus en plus leurs frustrations sur les autres (sur les blogs ou dans la vie quotidienne).

Je crois que l’Homme est un citron pressé qui n’a plus de jus.

Je crois que j’en peux plus de le voir s’exposer dans ce qu’il a de plus mauvais.

Je veux arriver à faire l’autruche.

Je veux hurler de rage et de désespoir.

Je veux cracher les mots haineux que j’ai à voir tout ça.

Je veux le redire, là, ici, tout de suite : j’ai honte.

Parce que nous sommes des enfants gâtés,

parce qu’ailleurs des gens crèvent de faim, de froid, de radiations ou sous des tirs,

parce que si nous étions en période de résistance je ne compte pas le nombre de collabos potentiels,

parce que tout ça c’est moche.

Je suis en colère, une colère sourde et qui me ferait tout balancer.

Et Merde !!! Vous n’avez rien d’autre à faire que de vous taper dessus, que de vous attaquer gratuitement ?



Le désir

Le désir… Cette chose à la fois connue de tous et indéfinissable, qui trouble nos pensées les plus intimes et nous empêche d’y voir clair…

La question qui se pose est : « Qui est désirable ? »

Si je m’en tiens à ma propre perception de moi-même, je dirais que je ne le suis pas, désirable. Qui pourrait désirer une personne comme moi, avec un caractère entier (c’est pas nouveau, ça, hein !), des rondeurs partout et une scission corps-esprit absolue… Qui interroge tout et tout le monde !

Car vivre en complète harmonie avec son esprit, ça c’est possible, mais accepter ce corps pesant…. !!!

Passons !

Qui est désirable donc ? Parmi mes amies, en les observant, souvent, je me dis qu’elles ont toutes un je-ne-sais-quoi de désirable, un quelque-chose qui se dégage d’elles, chacune avec et dans son entité (par entité justement comprendre corps et esprit, c’est là que je suis d’une logique implacable envers moi !!! Mais bon, rien ne sert de polémiquer, hein !!!). Donc, en chacune d’elles se trouve une ou plusieurs facettes qui font qu’elles ont la légitimité d’être aimées, à la hauteur hautement haute qui leur correspond !

Mais moi ? Qui suis-je pour être désirée ?

Ben, justement, je ne sais pas !

Moi, j’ai ce caractère hautement pas calme et serein qui fait fuir, j’ai cette obstination entêtée qui fait qu’on peut capituler si on ne tente pas de voir, au fond, qui se cache derrière la façade, j’ai cette constitution physique qui fait que parfois (mais de manière récurrente) on m’appelle « monsieur » (avant de rajouter « heu pardon, m’dame » en jouant les gênés), je suis le feu glacé qui pose les choses sans précédent, qui fait peur…

Alors, désirable ? !!!

Ben, justement, j’ai du mal à comprendre !!!

Pourquoi suis-je donc désirée ?



La place dans la fratrie

On n’y échappe pas, à cette place, l’étiquette se pose malgré nous, parents, d’emblée… Combien de fois des parents m’avouent, presqu’honteux :  »Vous comprenez, c’est le ptit dernier »… Bien sûr, je comprends, bien sûr que ça me parle !!!

Comment faire autrement ? Aussi sûr que nos parents ont une place prépondérante dans notre vie, en bien ou en mal, nos enfants prennent d’autorité leur place dans la fratrie, ce qui leur confère ou non des excuses sur tel ou tel agissement…

L’aîné souvent est fragile, il essuie les plâtres, le benjamin est plus intrépide, on lui laisse faire plus de choses, on l’autorise… On a mesuré que nos barrières pouvaient s’élargir, que ce n’est pas grave, qu’on peut le laisser vivre !!! Bien sûr, on fonctionne tous comme ça, pas de conflit de génération sur cela… Peut-être même est-ce universel ? En tout cas, en France, il est tacite que l’aîné est celui qui doit prendre des responsabilités si besoin, que c’est lui qui porte le poids des soucis, des difficultés, je dirais même qui doit assumer si par malchance le parent du même sexe (ou pas) disparaît… C’est ce qu’on attend de lui, depuis des siècles, c’est ancré dans nos consciences et inconsciences et on ne peut y échapper… Le petit dernier reste celui que l’on protège, parce qu’il est plus jeune, parce qu’il a moins vécu…

Que devient celui du milieu, le cadet ???

Ah ! Celui-là, il doit se faire sa place envers et contre tout ! Il n’a pas de place spécifique, on ne lui attribue que le rôle que l’on veut bien lui donner… Et l’on n’y peut rien, en tant que parent, parce que c’est comme ça, le 2ème est le second, alors il seconde,… il seconde l’aîné qui pète parfois les plombs, il seconde le benjamin qui le sollicite pour jouer avec lui, il n’a pas sa place et il a une place, pas tout à fait définie, il se cherche et s’auto-censure parce qu’il ne veut pas empiéter ni sur l’un, ni sur l’autre… Il ne peut pas aller plus vite que l’aîné parce que ce serait le destituer, il ne peut trop jouer à celui qui ne sait pas parce qu’on lui rappelle qu’il n’est pas le dernier, justement ! Alors chuuuuuuuuuut ! Il tente de s’oublier…

Il le comprendra plus tard ! Ce jour où il enverra promener toute hiérarchie, ce jour où il arrêtera de se faire tout petit, ce jour où il réalisera qu’il a peut-être une place, à prendre, vacante, mais qu’il n’aura pas su voir, qu’on ne lui aura pas montré…

Ce jour-là, il se sentira fier de lui… Ce jour-là, sa vie basculera… Ce jour-là, il s’assumera ! Et ce jour-là il réalisera qu’il est aimé, au même titre que les autres…

Et puis parfois pourtant les rôles s’inversent… Un mélange de rang, un marasme familial qui va bouleverser chaque membre de la famille, et chacun fera comme il peut pour retrouver un certain équilibre… Mais quand on prend un rôle qui n’est pas censé être le rang naturel, il est difficile de retomber sur ses pattes, de s’y retrouver, et cela suscite de nombreuses interrogations, frustrations et colères, quand on pense être parvenu à un certain apaisement, quand on a donné et qu’on ne reçoit pas…

C’est compliqué, ces relations entre fratrie… C’est compliqué quand on est frère ou soeur de comprendre, de pardonner, de se mettre à la place de l’autre, et parfois, on a beau essayer, on n’y arrive pas… Parce qu’au-delà de l’humanité de chacun, il y a les liens du sang, il y a l’histoire commune qui autorise les débordements, il y a la rivalité de l’enfance qui peut ressurgir, la place à prendre auprès des parents peut-être, l’envie d’être aimé sans concession, l’envie que le frère ou la soeur soit là pour soi, en priorité et en toute spontanéïté, et quand on se rend compte que ce n’est pas le cas, alors ça fait mal… Alors on pleure ou on fulmine !



Black Swan, film choc !

blackswan.jpg

L’histoire : une danseuse étoile qui obtient le rôle du cygne dans le lac des cygnes… Une fiction qui aurait pu être d’une banalité sans borne, mais qui captive par sa démesure psychologique.

On y retrouve la volonté schizophrénique d’atteindre la perfection… Volonté schizophrénique ou schizophrénie pure, qui atteint des sommets de cruauté envers soi-même, envers les autres, qui taquine l’anorexie mentale que l’on retrouve en cliché bien placé chez tant de danseuses étoiles, qui oublie qu’en dehors de la danse il y a d’abord soi, et que ce « soi » est déterminant de la carrière, qu’il est impossible de durer sans préserver cette ouverture à ce que l’on est, à son mental et à son corps… Cette anorexie qui fait détester les proches, cette schizophrénie qui côtoie la paranoïa… Tout aurait pu être lourd et moche, tout est magnifiquement pesé et sublime !

Black Swan, dont je suis sortie à la limite du malaise, car ce film a ce pouvoir de nous projeter entièrement dans la peau de la danseuse, merveilleusement interprétée par Natalie Portman, dont les yeux, les expressions sont aussi équivoques que ses gestes (ce qui malgré la polémique lui vaut le césar…)… Black Swan, qui fait frissonner, qui humidifie le regard, qui me parle à moi dans cette apologie de la perfection du corps…Il n’est pas de mots pour en parler, suffisamment justes et forts, alors, laissez-vous tenter et surtout, dites-moi…



Gavroche

Tu te rappelles, Gavroche, de ce temps où le tiers état existait, ce temps d’avant la république, ce temps où la monarchie était absolue ?!

Quand était-ce ? Il n’y a pas si longtemps…

 France ! Ton peuple s’est soulevé et battu pour la liberté, pour l’égalité, des gens sont morts à les vouloir, des gens dont la bravoure était sans borne, des gens qui croyaient en un monde meilleur… Ils se sont battus, ils ont gagné… Tu es devenue une République, où enfin le mot DROIT prenait tout son sens, où les riches devenaient moins riches et les pauvres moins pauvres… Où l’éducation était ouverte à tous, où la santé devenait un droit commun…

Ca existait encore il n’y a encore pas si longtemps, au XXème siècle…

Et puis le vent a soufflé, les pages de l’histoire se sont tournées, des mots ont été détournés… On a commencé à fermer des classes, à supprimer des postes et à demander toujours plus de justificatifs aux enseignants. On a commencé à toucher à l’aide annexe dans les écoles, on a supprimé des réseaux d’aide, on a refusé des AVS, sous un prétexte facile : manque de moyens ! Les hôpitaux se sont vidés de leurs spécialistes, les campagnes ont perdu leurs soignants, on a sabré les subventions destinées à prendre en charge des personnes handicapées, on a réduit l’accès aux soins et on a demandé des tas et des tas de justificatifs, encore et toujours ! On ne pouvait plus faire un pas sans être fiché par la milice gouvernementale… On s’est mis à contrôler tout et tout le monde, à surveiller les enfants en bas-âge en pronosticant leur potentiel de délinquance, on a enquêté sur les chômeurs pour être sûr qu’ils ne chômaient pas par plaisir…

On a appauvri les pauvres et enrichi les riches…

Les classes se sont surchargées à nouveau et on a ressorti les bonnets d’âne…

On a enfumé les rebelles et ressorti les matraques… Ignoré les barricades !

On a retrouvé un monarque sur fond de président…

On a encensé l’extrêmisme pour mieux manipuler les foules…

Tu sais Gavroche, quand je pense à toi, hissé en haut de ta barricade, quand je pense à ta vie que tu as sacrifiée pour ça, j’ai honte !



Mettre de la distance

Dans ma profession, je croise des gens tout au long de la journée, des gens qui viennent pour des soins… Ils arrivent avec leurs soucis, leurs coups durs, leurs ennuis, leurs préoccupations. La plupart du temps, je parviens à mettre de la distance envers tout ça, parce que si je n’en mets pas, je ne peux être disponible le soir, en rentrant. La plupart du temps… Mais certains jours, des jours comme aujourd’hui, où pourtant le soleil brille et la douceur printanière vient éveiller mes sens, j’ai du mal. Peut-être est-ce parce qu’un jour comme aujourd’hui est empli de mauvaises nouvelles, de trop de lourdeurs, de trop de chagrins, de difficultés diverses qui touchent à tout, la santé, l’avenir, les risques, les pronostics… Peut-être aussi que ce n’est pas ça, mais que cela me renvoie à une part de moi-même, au reflet d’une société qui brise et qui ne cesse d’enfoncer plus bas, d’une société que je hais de plus en plus. Peut-être que je cerne là les limites de mon métier, que je suis frustrée de ça, aussi, que dans un monde idéal il y aurait tellement plus d’efficacité à travailler en réel partenariat, si les moyens étaient suffisants, si les parents étaient disponibles, si j’avais plus de temps, si…

Mais avec des « si »…

Alors ce soir, je vais rentrer chez moi avec tout ça, ce soir je vais tenter de m’éloigner du malheur des autres pour me concentrer sur mon bonheur à moi, ce soir je vais tenter d’être égoïste, de ne plus penser, surtout, à tout ça… Ce soir, je tâcherai de dormir sur mes deux oreilles, pour ne plus être envahie, j’essaierai de me réchauffer sous le soleil couchant et de faire le vide…