Ce coin là-haut dans la montagne…

Posté le 15 avril 2011

Ce matin, j’ai fait ce rêve étrange et pénétrant (ah non ! Ca c’est pas moi, pardon Verlaine !)…

Recommençons ! Ce matin, j’ai gravi une montagne et me suis retrouvée en haut d’un sommet, face à moi-même, seule face au vide, en aplomb d’une falaise, dans un silence troublé au lointain par un aigle majestueux, gracieux, plein d’aisance (ah oui tiens, plein d’aisance…) et dont les tournoiements amplifiaient le sentiment de liberté que je ressentais. Car à ce sommet, seule et dans un silence absolu, j’étais le « maître du monde » (j’aurais bien dit la maîtresse, mais bizarrement ça ne sonne pas pareil !)…

J’y serais bien restée, là-haut, accrochée à cette falaise escarpée et face à ce ciel limpide, avec comme seule compagnie cet aigle discret (qui n’était pas noir…désolée Barbara ! ), là,  dans un coin de mon ciel… Mais ELLE n’a pas voulu, ELLE m’a forcée à me retourner, à explorer les environs, magnifiques aussi mais qui me touchaient moins, parce que j’étais déjà dans l’après, je savais qu’ELLE avait une idée en tête et qu’ELLE m’y amenait…

Alors j’ai regardé ailleurs, et en arrière, et il s’est passé une chose étrange, d’un côté j’étais vêtue d’une couleur plutôt passe-partout, et de l’autre d’une couleur assez voyante. D’un côté le paysage était vert et florissant, de l’autre c’était aride. Je n’ai pas su dire lequel des deux m’attirait le plus, je les trouvais tous deux superbes.

J’avais pas très envie de me décrire, mais ça ELLE le savait puisque c’était le but de la manoeuvre : m’aider à réintégrer ce corps dont je suis dissociée ! La tête (comprendre l’esprit) d’un côté, le corps de l’autre, on vivait très bien ainsi, jusqu’à ce que ce corps qui me constitue s’en rappelle à moi, et que je ne puisse plus l’ignorer… Il fallut donc que j’admette que sans lui je ne peux être, et que je dois en prendre soin, un peu quand même…

Ah ben oui ça vous paraît dingue cette histoire, c’est ma schizophrénie à moi ! J’assume !!! (enfin, j’essaie !!!)

Donc, me réapproprier mon corps, ça passe par des soins incontournables, mais c’est aussi un long et douloureux processus psychique…

Donc, me voilà un beau matin allongée sur un divan (ah ça fait cliché là hein !!!) en train de voyager au sommet d’une montagne… A visualiser mon corps (et là j’ai des éléments à rameuter tous les psys de la terre, car si je devais dessiner mon corps à cet instant, il y aurait des pieds, un sac à dos et une tête, bonjour l’âge de développement du dessin du bonhomme !!!) et à faire l’effort inconsidéré de quand même y mettre un buste et des jambes…

N’empêche, vous pouvez rire, quand il a fallu que je quitte cet endroit et ce pseudo-corps, ben j’avais pas envie ! N’empêche que j’y suis restée un peu, sur cette montagne… N’empêche que ça marche…

Et ELLE est là pour m’aider !

Et ELLE m’a aidée ce matin.

Je lui dédie ce billet avec un grand MERCI pour toutes ces avancées que je fais en sa compagnie…

16 commentaires pour « Ce coin là-haut dans la montagne… »

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    ZOE
    22 avril, 2011 | 11:44
     

    Avec les mots j’ai trop souvent le sentiment de ne savoir que mentir , mentir , mentir , et cela m’est de plus en plus insuportable . J’en ai assez de ce sentiment de tromper tout le monde . Alors j’essaie de ne plus parler de moi et pourtant voila que j’en parle encore , alors que je voudrais n’en plus parler qu’en corps … Bon , lorsque je parle de la forêt là je peux dire enfin la vérité de mes sentiments envers elle , alors je mets quelques petites phrases un peu poétiques et puis voila .

  2.  
    nat
    24 avril, 2011 | 7:53
     

    ce rêve n’est-il pas une invitation à quitter le sol qui n’est lui même qu’un corps? à se désidentifier au corps?
    je ne sais pas.
    On ne sait que pour soi n’est ce pas?
    Ce que je sais en moi c’est qu’avec une certaine pratique du corps, longue, éprouvante et solitaire, immobile et intense, le corps n’est plus qu’énergie, chaleur et lumière, couleur et paysages intérieurs, vibration et son du monde. L’univers psychique est dissous. Il n’y a plus de mots, plus d’idées, plus de corps. Il y a le contentement avant que les émotions ressurgissent, puis les perceptions, les idées. reste que ce voyage dans ses astres trace un sillon dans tous mes contenus personnels. Ils ne sont plus mes contenus d’ailleurs, juste des contenus, une bouche pour gouter, une peau pour toucher, des yeux pour voir, un cerveau pour analyser et comprendre en soi les racines de la peur
    avant cela il y aura eu la torpeur, le combat, des déchirements
    autant dire que cette voie de l’énergie est à la fois délicieuse et redoutable
    elle correspond à certains, pas à d’autres
    c’est ainsi :)

  3.  
    26 avril, 2011 | 21:44
     

    Zoé : j’imagine que tu veux dire que les mots ne sont pas suffisamment précis, univoques pour toi ?… Ne parler qu’en corps, pour moi, quelle horreur… Prsqu’inconcevable…

    Nat : « On ne sait que pour soi »… Oh ! Comme tu formules bien ma pensée, là… Je me dis si souvent cela, que la vérité n’appartient qu’à celui qui la vit…
    Ce qui m’interpelle dans tes propos, c’est que tu dis « se désidentifier du coprs » et « l’univers psychique est dissout »… Ca sonne comme un contresens pour moi, si le corps n’est plus, et l’esprit non plus, je ne parviens pas à cerner tes propos… « Plus d’idées, plus de corps »… Que veux-tu dire ? Qu’y a-t-il alors ? Je ne sais comment dire, je perçois ton com comme une distanciation du corps et de l’esprit, pour mieux revenir à l’esprit par le biais du corps, mais je ne suis pas sûre que c’est ce que tu veux décrire…L’énergie, c’est quoi au juste ? Si tu pouvais éclairer mes pauvres lanternes, ce serait super !!! Merci en tout cas pour ton passage… remuant !

  4.  
    nat
    27 avril, 2011 | 14:06
     

    L’esprit est la présence, la conscience au-delà de la pensée, unmonde de silence et de solitude délicieux. Il n’est pas la psyché et c’est d’avoir été coupé de ce silence que j’identifie souvent la conscience à ce que je pense, ressens, éprouve.
    Ce que je pense est au mieux associé au corps, quand il ne s’agit pas d’un substrat de concepts rigés par d’autres. Les organes des sens me livrent des sensations sous la forme de percpetions. Le processus analytique se met alors en place pour créer une pensée à partir d’elles. De là naissent des idées. Si les percpetions sont trop fortes, le cerveau les refoule et le corps en porte les empreintes insconcientes. Il est très surprenant pour moi d’explorer ces blocages, dans les hanches, dans la zone du coeur, dans les plexus. Quant à l’esprit, c’est bien autre chose… mais il ne s’agit que de mots…
    la voie de l’énergie est une certaine forme de vie. Il s’agit de consacrer une partie de son existence, petite au début, quasi permanente ensuite, y compris dans les rêves, à utiliser le souffle et les postures corporelles pour élever les manifestations de l’énergie : la chaleur, le lumière, la vibration. Et parfois l’élévation est tellement intense que la porte s’ouvre. Il n’y a plus de contenus, plus de moi
    je ne peux rien dire de plus :)

  5.  
    ZOE
    29 avril, 2011 | 9:18
     

    Pour moi toutes les dualités : corps-ésprit , corps-mental , corps-moi , corps-énergie , corps-psychisme … sont des illusions . Seul le corps est vrai . L’ésprit c’est le corps qui l’invente . C’est le corps qui pense , qui souffre , qui est heureux . Le moi c’est le corps qui l’invente … Mon énérgie vitale n’existe que parceque je suis un corps vivant . IL n’y a pas d’un côté un corps-machine et de l’autre une énérgie vitale qui viendrait l’animer . Je suis ma propre énérgie vitale . Ma pensée n’existe que parceque je suis un corps qui pense . IL n’y a pas d’un côté un corps-matiére et de l’autre un « COGITO » qui me ferait être . Ma pensée n’existe que parceque je suis un corps sensible . Je suis seule au monde à être moi . Je suis un corps singulier . IL n’existe aucune totalité à laquelle j’appartienne . Chaque être est seul au monde . Chaque être est un corps solitaire . La communication n’existe que par les signes entre les êtres singuliers . Voila ce que je pense . Bon j’ai résumé le plus possible , mais en gros c’est à peu prés ça .

  6.  
    Suzame
    5 mai, 2011 | 12:44
     

    Des agressions verbales j’en reçois tous les jours. C’est moi qui décroche le téléphone au boulot.
    Non pas que je sois responsable mais je suis celle qui est là. Alors « on » se décharge sur moi. Des fournisseurs pas contents. Des clients non satisfaits. Les collègues qui râlent.

    Et les collègues je leur ai déjà dit que je « prenais tout », j’ai déjà essayé de leur faire comprendre que c’était trop… que ce n’était pas la peine de décharger sur moi, car de toute façon je n’y peux rien et surtout que je suis saturée…

    Et mon corps dans tout ça ? comment réagit-il ?
    Et bien, il bouillonne, il bouillonne. Il attrape chaud.
    Ou au contraire il se ratatine à la mesure de mon état d’âme oppréssé.

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