Décalée et y’a rien à faire…

Posté le 17 octobre 2011

Depuis longtemps, très longtemps, j’ai cette impression d’être décalée… Décalée par rapport aux personnes qui m’entourent… à l’exception de…

Décalée parce que jamais là où on m’attend, décalée parce que je suis celle qui ose dire et qui dérange, décalée parce que je suis née comme ça et que je me suis toujours sentie à part (et on me l’a bien fait sentir aussi)…

Décalée donc pas à ma place, pas à cette place d’humaine que je suis contrainte de vivre… Décalée parce que je ne comprends pas tout tout de suite, je n’ai pas cette vivacité d’esprit que certains ont, et en même temps j’ai cette lucidité que beaucoup refusent de voir.

Décalée donc incomprise !

Incomprise donc décalée… donc en souffrance. Ben oui, faut que je retourne voir un psy pour tenter de mettre de la distance !

Ah oui, la distance, comme c’est dur à mettre en place : ne pas être affectée au plus profond de moi, ne pas souffrir comme je peux souffrir quand on me fait une remarque, un peu acerbe ou bien ciblée… Fiche cette foutue sensibilité au placard et me mettre des oeillères, comme tant autour de moi savent faire… Ne pas reconnaître ma lucidité mais l’ignorer, la bouter hors de ma vue et de mes ressentis pour vivre libre (vivons cachés disait l’autre… pas tort celui-là, mais comment fait-on, quand on est d’une authenticité maladive ??? Dans ce monde égoïste et individualiste ?).

Si encore je savais me replier sur moi… Si encore je savais dire merde et puis basta… Ca passerait… Mais voilà, je ne sais pas faire… Je suis une handicapée de la vie, une handicapée de la société, une qui rejette tout et de plus en plus ce qui n’est pas authentique… Ben oui, je suis mal construite, mal façonnée… Il faudrait que je fasse toujours comme si de rien n’était, comme si je n’avais rien entendu, rien perçu, rien compris… Il faudrait que je sois dans le moule sociétal et ridicule, rien que d’y penser ça me donne envie de gerber (ah zut, c’est un peu cru comme langage, voyez, décalée…)…

Mais non, je ne sais pas faire… Mais je ne sais plus non plus tout accepter sans révolte ou sans le dire, je ne sais plus être celle que l’on met à part parce qu’elle dérange, et devant qui on fait bon semblant…

En ce moment, j’ai envie d’envoyer balader tous ceux qui me prennent probablement pour ce que je suis : la dérangeante, la dangereuse qui peut vous sortir vos 4 vérités parce qu’on l’aura juste un peu trop titillée, la cruche ?!!! Mais je ne le fais pas… je préserve…

Pour quoi ? Pour qui ?…

Je suis une décalée, et j’ai beau me soigner, y’a rien à faire…

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8 commentaires pour « Décalée et y’a rien à faire… »

  1.  
    Nathy
    17 octobre, 2011 | 20:34
     

    Rêva,

    Ton texte me touche au plus profond de mon âme, je me retrouve complètement dans ce décalage, se sentir à part, pas à sa place, l’incomprise, et cette foutue sensibilité, handicapée de le vie et de la société…ces mots résonnent en moi.

    J’ai envie de te dire merci Rêva car ce soir grâce à toi je me sens moins seule.

    Je t’embrasse
    Nathy

  2.  
    Mind The Gap
    18 octobre, 2011 | 10:59
     

    Comme souvent, je me sens en réelle proximité avec tes mots.
    J’aurais pu écrire la majeure partie de ton texte exactement de la même manière , au moins les 5 premiers paragraphes.
    Je crois qu’il y a beaucoup de décalés et d’handicapés de la vie.
    Notre point commun est l’hyper sensibilité et l’on ne peut rien changer à ce niveau là.
    Mon prochain article est sur la vérité et justement tu l’abordes ici et tu me donnes envie d’autant plus d’en parler.
    Le blog est une thérapie efficace…le blog devrait être l’ennemi du psy.
    Tu n’es pas seule dans ta situation de « sauvage »…

  3.  
    18 octobre, 2011 | 14:17
     

    Nathy : merci pour tes mots de soutien et de partage.

    MTG : Bon, je suis pas la seule alors ? Ouf ! J’irai te lire, évidemment… Je ne suis pas sûre que le blog soit l’ennemi des psys, je pense au contraire que cela peut être très complémentaire. Moi, en tout cas, le blog m’a permis d’exprimer des choses que j’avais perçues en thérapie… De mieux les cerner, de les dire aussi, différemment… Merci pour ton passage réconfortant.

  4.  
    Françoise
    18 octobre, 2011 | 22:46
     

    Mais, Rêva, décalée par rapport à quoi ? Je ne te trouve pas décalée du tout, je te trouve au contraire très sensible, ce qui est une qualité majeure à mon goût. Je te trouve vraie et authentique, ce qui n’est pas si fréquent de nos jours. Je te trouve attentive et à l’écoute. Je te trouve spontanée, sincère. Je te trouve pleine de vie !
    Et je t’aime telle que tu es, ne changes surtout pas ! Car tu es Toi, et sois fière d’être Toi ! C’est ainsi que l’on t’aime, c’est ainsi que je t’aime ! (sourire)
    Je t’embrasse très très fort, Rêva.

  5.  
    20 octobre, 2011 | 21:21
     

    Justement, Françoise, décalée par rapport à ce que tu décris, par rapport à plusieurs personnes qui m’entourent en fait… Mais connaître des personnes comme toi, si tu savais le bien que ça me fait ! Alors, merci ! Je t’embrasse très fort aussi.

  6.  
    Miss So
    22 octobre, 2011 | 12:22
     

    Mais ne le sommes-nous pas tous un peu, finalement ? Très joli texte qui m’interpelle !
    Miss So

  7.  
    Antiblues
    23 octobre, 2011 | 17:57
     

    Décalée ? Et alors la belle affaire ! On est tous décalés tout simplement parce que il est impossible de dire ou s’arrête la normalité !!
    On ne peut pas revendiquer son décalage et en souffrir. En souffrir signifie qu’on voudrait être comme « les autres » . Mais les autres sont aussi décalés que toi, chacun dans son genre…
    Non ce qui compte, (je le redis encore une fois!)c’est l’estime de soi. C’est là dessus qu’il faut travailler, sans soucis du regard des autres. Récupérer l’estime de soi rend le « décalage » anecdotique et insignifiant !

  8.  
    24 octobre, 2011 | 20:24
     

    Oui, vous avez raison tous les deux, et je sais que ce que vous dites est une réalité… Mais parfois, j’ai du mal à supporter cette réalité… Antiblues, je sais que tu pointes ce qu’il faut, l’estime de soi… Mais mon chemin est encore long… Pour ne plus considérer les autres, quels qu’ils soient…
    Merci pour vos posts à tous les deux.

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