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Un train peut en cacher un autre !… (rien à voir mais quand même !)

Posté le 20 octobre 2011

Un train peut en cacher un autre !... (rien à voir mais quand même !) dans Insolite

Et voilà, je me suis lancée à nouveau, chez Olivia cette fois… Les mots imposés étaient les suivants :

réveil – calquer – mazarin – technique – tertre – châtaigne – douceur – cloaque – indifférence – cruellement – mère – tartine  – pagode – virgule – hérisson – retour – laitue – exubérant – forêt – livre – vaporeux – immortels.

Inéluctable  :

… Elle mit de côté les techniques architecturales de réalisation de la Grande Pagode…Celle qui devait toucher au plus près les bouddhistes lyonnais… Une pagode qui serait célébrée comme pouvait l’être la Grande Mosquée de Paris… Une reconnaissance de cet Art de vivre, en somme… Elle en était fière, Elle qui l’avait imaginée, dessinée, conçue, rêvée tant et tant de nuits… Elle allait se bâtir là où elle l’avait souhaité, en haut de la Montée des Canuts… Au sommet de la Croix Rousse… Pour Elle, c’était parfait… Un hommage en quelque sorte à la grandeur d’âme de ceux qui s’étaient battus, il y avait si longtemps, pour le monde ouvrier…

… Elle se concentra sur le mazarin qu’elle était en train de terminer, et qui viendrait clore le repas rapide et simple composé de laitue, tartine de chèvre, jambon cru, tomate confite… Parfait, ce mélange doux-amer des amandes aux agrumes ! Un clin d’œil complice à ses pensées…

Rien d’exubérant, mais était-ce nécessaire ? Elle jeta un œil sur le réveil sans âge, à l’ancienne, qui lui servait de pendule et nota qu’il lui restait une bonne heure avant… avant…

En aurait-elle le courage ?

Elle décida de s’accorder une pause, monter sur le tertre en lisière de la forêt avoisinante, profiter de l’air vaporeux et humide qui masquait la douceur colorée et vive de l’automne débutant… Et puis, oui, extirper de leurs bogues quelques châtaignes qu’elle ferait griller plus tard… Ce soir sans doute, en guise de réconfort… Ne pas les confondre, surtout, avec les pics d’un hérisson caché par un tapis de feuilles, comme cela lui était arrivé, il y avait deux ans maintenant…  Calquer ses pensées nébuleuses sur le temps qui passait, lentement mais sûrement, sans trop appréhender mais en flippant quand même… Puis penser au retour, incontournable, martelé par les aiguilles inéluctables qui annonçaient le cloaque

Elle sentit la virgule dans sa vie… Cet instant précis où Elle rebroussa chemin, Elle se rappela l’appel téléphonique de sa mère, qui lui annonça cette visite… Elle sentit qu’elle était encore du bon côté de cette virgule, dans cet espace incurvé et protecteur, qui retient, qui tire en arrière… Après, ce ne serait plus jamais pareil… Elle savait que dès qu’Elle serait rentrée, Elle passerait de l’autre côté de cette virgule, là où tout est à écrire, là où Elle ne pouvait savoir ce qui l’attendait… Là où existe la peur de l’inconnu, de l’indifférence qu’Elle allait lui manifester…

Elle la vit… celle qui l’avait tant de fois ignorée, blessée, cruellement parfois… Celle qui lui faisait croire qu’elle comptait, celle qui tentait de lui conter sa propre vie comme on ouvre un livre des frères Grimm… Celle qu’Elle allait laisser s’échapper, enfin, pour ne plus souffrir… Elle lui sourit, une boule au ventre, Elle lui parla, de tout et de rien,  surtout de rien, Elle se conforta dans cette hypocrisie de parler sans discuter… Elle se haït pour ça, mais Elle savait qu’Elle n’avait pas le choix… Elle fit couler hors de sa bouche ces mots qu’Elle savait immortels, les mots qui signaient la FIN.

14 commentaires pour « Un train peut en cacher un autre !… (rien à voir mais quand même !) »

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  1.  
    claudialucia ma librairie
    22 octobre, 2011 | 16:23
     

    Un texte très bien écrit mais noir : cette rencontre avec la mère et cette blessure toujours prête à se rouvrir? Le contraste est réussi, entre l’avant, repas et promenade et l’après,la rencontre, de la beauté au cloaque, tout ceci symbolisé par le passage sur la virgule. Bravo Rêva!.

  2.  
    32 Octobre
    22 octobre, 2011 | 20:59
     

    un texte qui donne à réfléchir…

  3.  
    Sonia
    23 octobre, 2011 | 22:04
     

    Je suis assez bluffée. Je n’ai pas vu la mère en revanche, ou alors derrière ses traits quelqu’un de très précis.

  4.  
    24 octobre, 2011 | 20:21
     

    A tous : merci de votre passage.

    A Claudialucia : il ne s’agit pas de la mère… Mais tu n’es pas la seule à faire contresens, je tâcherai de mieux m’exprimer dorénavant ! En tout cas merci pour ces beuax commentaires.

    A So : Bluffée par quoi ??? Non, je le redis, il ne s’agit à aucun moment de la mère !

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