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Archive pour la catégorie « Société »

Prendre le temps

De nos jours, nous ne savons plus prendre le temps… La société nous conditionne pour que nous soyons toujours « timés », « surbookés », voire « overbookés »… Le matin, lever avec petit dej’ rapide (nous ne prenons plus le temps de nous poser, jonglons entre le café et les préparatifs de la journée), oeil traînant sur l’horloge (de quoi nous rendre strabiques divergents, mais divergents nous le sommes puisque nous devenons de plus en plus multitâches !)… Puis la course pour emmener les enfants à l’école, être à l’heure au travail, emmener la voiture chez le garagiste en trouvant le moyen de faire un crochet chez le dentiste, etc… Nous rentrons sur les nerfs,usés par tant de pression, mais ce n’est pas fini : il faut enchaîner sur les devoirs, la bouffe, les corvées ménagères…

OUF ! L’heure du calme arrive, tardivement, mais nous trouve tellement éreintés que nous n’en profitons pas… Pas pleinement !

Le problème, c’est que nous sommes tellement dans ce rythme effréné que nous ne savons plus prendre le temps : nous nous créons des obligations, des contraintes horaires, et cela retentit, invariablement, sur notre psychisme. Ainsi, si dans notre vie nous rencontrons une difficulté passagère, nous allons vouloir en trouver la solution, quasi-immédiatement. Et nos proches ont beau nous dire que justement, pour ça, il y a le temps, que rien ne presse car rien n’est urgent, nous allons nous escrimer à vouloir résoudre ce souci, parce qu’il FAUT aller vite ! Nous finissons ainsi de nous stresser pour des petits riens qui se résolveraient d’eux-mêmes (j’en suis certaine), si nous ne leur accordions pas plus d’importance qu’ils en ont ! Je crois de surcroît que l’arrivée des communications multimédias renforce cette pression, car au moindre questionnement, nous nous ruons sur les moteurs de recherche pour trouver les réponses qui, parfois, souvent, se trouvent en nous : il suffirait juste de s’accorder du temps, de laisser couler et de lâcher prise, pour que les nuages gris se dispersent.

Alors, moi,  je le dis : et si nous nous déconditionnions ??? Et si , tout simplement, on laissait le temps au temps ?…



ANOREXIE

Toi, grande dame destructrice qui emporte tout sur ton passage, tornade des plus violentes qui soient, qui arrache la vie des corps, qui détruit la pensée en même temps que les liens… Tu portes en toi le mal le plus sournois… Si par malheur on croise ta route, tu te feras un malin plaisir de laisser tes traces indélébiles…

Eux, elles, victimes ciblées qui ne te soupçonnent pas…

Car à t’observer oeuvrer, on sent bien que tel un cyclone, tu te formes insidieusement, mélange d’airs chauds et froids, tu te mets à tourbillonner dans les pensées, ton oeil tourné vers ton objectif : la destruction massive ! Au départ, un mot maladroit, un reproche, une blessure en apparence superficielle, un geste trop violent, qui vont se gangrener, s’étendre jusqu’à devenir obsédants ! Cela peut prendre des semaines, des mois, avant que l’on s’aperçoive que ce coup de vent s’est transformé en tempête… A ce stade, on ignore encore que tu n’en es qu’au début de tes ravages… Tu as pris le temps de t’installer dans leurs cellules grises, maintenant que tu es là, délivrant par ton haleine chaude le poison qui te constitue, tu vas, enfin, pouvoir t’approcher des côtes et te montrer à visage découvert…

Il est déjà trop tard !

Entre temps, les corps que tu habites ont maigri, trop vite, les assiettes remplies ne sont pas vidées, ne se remplissent même plus, les mots prononcés sont de plus en plus acerbes, comme si ces corps vomissants devaient cracher la bile qu’ils se fabriquent, par quelque moyen que ce soit. L’entourage commence à s’inquiéter, tente de raisonner la pensée que tu as saccagée, mais personne encore n’a perçu ta présence, on pense à une mauvaise passe, à un régime mal suivi, mais jamais, jamais à toi !

Tu prends de l’ampleur, ta colonne s’est formée, solide, tourbillonnante et massacrante… C’est le moment de la consultation médicale, du verdict : les corps sont désormais décharnés, mais animés d’une énergie sans faille, car pour mieux agir, il te faut les forcer à s’épuiser physiquement… C’est là que tu commences à t’attaquer aux réseaux, isolant tes victimes, les coupant de leur monde malgré eux, laissant leurs âmes en friche et emportant sur ton passage leur entourage inquiet qui n’ose plus intervenir… Tout, maintenant, tourne avec toi, dans ton socle de débris… Tu es cette grande dame égocentrique et tu le leur rappelles, sans cesse, à chaque repas, à chaque échange… Tu les as avilis, les cerveaux que tu as dévastés et tous ceux qui gravitent autour… Tu es le Mal et tu le fais savoir !

On parle de maladie…

Les médecins te nomment, enfin ! Mettent leurs corps sur un lit d’hôpital pour tenter de t’aveugler, de t’amenuir, les éloignent de leur famille et de leurs amis, impuissants. Tu t’affaiblis, mais tu luttes encore… Ca va durer longtemps, tu es résistante. Tu ne capitules pas comme ça. Parfois, tu gagnes et tues, pas toujours, heureusement.

Mais quoi qu’il se passe, tu laisseras les traces de tes violences, ancrées dans les pensées de tous, car lorsqu’on t’a côtoyée, jamais on ne t’oublie… Ce n’est pas pour rien qu’on te dit MENTALE, moi je te dis fatale… ANOREXIE.



Questionnement…

( Société )

Après les grèves, je devrais dire pendant les grèves incessantes et légitimes de ces derniers jours, je me questionne… Je me souviens de ce ministre qui a parlé d’autocratie, et je lance le débat : de l’autocratie à la ploutocratie… n’y aurait-il qu’un pas ? (Ou un Sarko, « à vous de juger ! »…) !!!

En guise de grève, moi, j’irais bien me balader sur une belle grève… cheveux au vent, narines iodées et pensées décalées…

Bon d’accord, de jeux de mots en jeux de maux on n’avance guère, c’est la guerre, et ça soulage !



La relation médecins / patients : dire ou ne pas dire ?

( Société )

En lisant les commentaires du billet de l’adaptation psy/patient de femmepsy me vient ce sujet qui, depuis longtemps déjà, me désole…

Habituée à l’ingérence de certains médecins dans mon travail, qu’ils se permettent de juger parfois sans en connaître le moindre champ d’intervention, je n’en suis pas pour autant calmée…

Pour moi, il est encore une fois question de la conscience collective : depuis des siècles le médecin, l’instituteur, les gens d’église, les avocats, sont porteurs de LA connaissance, puisqu’ils ont « fait » des études… Tout comme le statut de la femme (ou de l’homme), cette idée est tellement ancrée dans nos consciences qu’il est difficile de s’en défaire…

Et pourtant, ce soir, je dénonce : connaissances spécifiques et supérieures dans certains domaines, OUI ! Preuve d’intelligence ? NON !

Oui, les médecins sont formés dans cette suprématie : ils soignent le corps humain, ils savent, donc il faut les écouter et appliquer à la lettre leurs prescriptions sans se poser de question… Sauf que prescription il y a, justement ! Prescription sur leur non-communication ! Nous sommes tous passés sur les bancs scolaires, donc un tant soit peu éduqués, si ce n’est érudits, en tout cas capables d’entendre et de comprendre que ça va ou que ça ne va pas… Alors il ne devrait plus être question de hiérarchie, d’obéissance aveugle, ou de toute puissance !

 Un patient est un être en souffrance, qui vient poser ses peurs dans le cabinet de son thérapeute… Il attend d’abord et avant tout qu’on le rassure, et cela ne peut être que si la communication est permise… Or, nombreux sont ces médecins (spécialistes ou généralistes), qui consultent en silence et profitent de leur statut pour en dire le moins possible, voire pour avoir un regard porteur de jugement sur leur patient… Ce qui au final génère le doute, le sentiment d’infériorité, l’appréhension… (Quand on ne sait pas ce qu’on a alors, forcément, on se fait des tas de films !)…

Je proteste donc contre cet état de fait, qui relève pour moi plus de la bêtise humaine que de l’intelligence… Heureusement, il me semble que les médecins diplômés plus récemment commencent, eux, à prendre en compte cette dimension, et prennent le temps, peu  à peu, de dire…



Saturée…

( Société )

Epuisée, dégoutée, fatiguée, emmerdée, c’est quoi cette société ???

Je me force à regarder un peu les infos, j’ai beaucoup de mal en ce moment, hier au passage, le procès de Kerviel ! Encore un exemple pour l’exemple ; les ados filles qui sont violentes, de plus en plus, parce qu‘elles s’identifient aux garçons (!!!!!! Sentiment que nous en sommes toujours au même point et que les hommes décident donc de tout !!! Ah ! Quelle brillantissime image des femmes quand même ! Enfin, les hommes restent »supérieurs » puisque ces ados n’ont pas encore atteint le chiffre décent pour les braquages et les violences de leurs pairs masculins… Nous voilà tous rassurés, tout va bien dans ce qui va mal ! Et sinon, y’aurait pas une autre raison que l’identification, non ??? Je ne sais pas, l’absence du père, les contraintes familiales, les pressions extérieures ???)… Je suis devant ma télé et j’écoute le discours du présentateur du 20h, chaîne publique, qui pose la question à son envoyé spécial : « qu’en pensez-vous ? »… Moi, failli tomber de mon canapé !!! Je croyais qu’un journaliste ne DEVAIT pas penser, juste transmettre l’info !!! (Non non je ne suis pas si naïve mais que ce soit si ouvert ça me T…. le C.. (pardon !)) !

Bref, d’ineptie en ineptie, de discours cachés sous des flonflons qu’on veut nous faire gober, j’ai éteint mon petit écran, BLASEE !  Je crois que je ne fais plus confiance en rien, dans notre société : évidemment pas au gouvernement, pas aux infos, pas aux gens (enfin à très peu)… Y’EN A MARRE !

Souvent je regarde les gens de ma génération (LA génération Mitterrand), et je me dis : « on n’a pas eu de guerre, on n’a pas eu de révolution, on nous a forgé l’esprit sous des lois et des lois toutes plus contradictoires les unes que les autres, on nous a tellement bien paumés parmi tout ça que nous sommes une génération sans idéal, sans hargne, sans combat, des beaux petits moutons de panurge !!! Sarko nous a guettés, il l’a bien compris, a attendu que nous soyons bien mûrs, il nous a tendu son piège sous ses talents d’orateur et là, ils nous ferre comme des poissons-chats qui attendent bêtement l’hameçon : Bravo !!! Nous sommes des quadra sans âme, nous sommes des passifs sous forme d’actifs, et nous allons nous retrouver sous un régime dictatorial si nous n’y prenons garde ! Mais bon, ça ne regarde personne, on s’en fout, hein ?

Enfin « on »… c’est qui « on » ? Pas moi, pas vous, les autres alors !!! Oui mais les autres, c’est qui ??? … Aïe, j’ai mal !!!



Dis, décris-moi une thérapie !

J’aime provoquer ! Quand je sens en face de moi quelqu’un imbu de sa personne, j’écoute, je jauge, j’observe autour de moi la réaction de chacun des intervenants… Je mûris le sujet et souvent je lâche LA bombe qui va déstabiliser et confronter le beau parleur à ses propos hautains.

Ainsi, il m’est arrivé plusieurs fois d’écouter ce genre d’individus parler des psys, dans le langage fréquemment employé on retiendra « charlatans » qui est je crois le terme récurrent number one (médaille d’or !)… Je laisse donc notre prétentieux s’épancher largement sur l’inutilité des psys, leur inefficacité, leur manipulation mentale, leurs interprétations à la mords-moi-le-noeud, etc… Tout doucement en moi se répand l’agacement devant tant de préjugés, devant aussi l’étendue des non-connaissances de mon interlocuteur, voire de l’entourage, car qui de renchérir : « ouais, tu as raison, les psys, tous des cons, et d’abord, j’suis pas fou !!! »… AH ! Soupir de soulagement intérieur, enfin un qui lâche le mot ! N’y tenant plus, alors, posément, j’ouvre enfin la bouche et lâche ces mots déjà tant de fois prononcés : « Tu as donc déjà fait une thérapie ?! Tu as l’air de t’y connaître ? »…

Et mon interlocuteur de me répondre, immanquablement : « Ben non, mais tout le monde sait comment ça se passe, chez un psy, tu dis des choses et il te dit ce que tu dois faire ou dire ! »…

Sourire mi-moqueur, mi-provocateur de ma petite personne… et j’enchaîne : « Ah ? Tout le monde !!! Oui  effectivement, certains pensent que ça se passe ainsi, sauf que je ne comprends pas comment tu peux affirmer cela sans même avoir mis un orteil (et je ne te parle même pas d’une oreille !) dans un cabinet psy ! Je vais donc t’expliquer comment ça se passe, vraiment, et démonter tous tes préjugés, là ! »

Inévitablement je lis la stupéfaction dans le regard, ce regard qui signifie : toi, toi tu vas chez un psy, mais t’es pas folle pourtant !

BEN NON ! JE NE SUIS PAS FOLLE, POURTANT !!! (enfin, pas au sens psychiatrique du terme, j’ai bien quelques petites folies mais que serait la vie sans ça ?)

Installons-nous, la tirade va être longue !

« Voilà comment je conçois les choses, moi : nous sommes des êtres vivants dits êtres supérieurs car capable de penser. Nous sommes également constitués d’une enveloppe corporelle. Je suppose que lorsque tu es malade tu vas chez le médecin pour soigner ton corps, mais je ne vois pas comment tu ne pourrais jamais être atteint dans ton psychique, puisque nous sommes à des âges où, forcément, la vie a laissé quelques blessures, quelques cicatrices. Tu as là la raison pour laquelle je fais une thérapie.

Maintenant, comment ça se passe quand tu vas voir un psy… Il y a auparavant un élément clé : choisir le thérapeute avec qui tu te sens bien, celui avec lequel tu sens que tu vas avancer… Une fois que tu as trouvé, alors tout coule. Lors de la première séance, en général, tu fais une esquisse de ton schéma familial, parents, grands-parents, fratrie, enfants, conjoint, etc… Tu commences aussi à essayer de donner la raison pour laquelle tu ressens le besoin de venir consulter… Mais le propre de la thérapie, justement, c’est de ne pas savoir exactement les raisons qui te poussent à consulter, puisqu’elles sont là, enfouies en toi, et que seul ton psy parviendra à faire émerger. Je dis bien émerger puisque ce n’est pas lui qui va te dire : « oula, tu as fait tel laspus, ça veut dire ça ou ça ! ». Non ! Un thérapeute est là pour réagir à certaines de tes phrases, à certains mots employés malgré toi (fruit de ton inconscient et non pas fruit du hasard), en te disant : « pourquoi ? », « Comment vois-tu cela », etc… Donc, bien loin de lui l’idée de te donner tes réponses. Une thérapie est un travail à part entière, destinée à mieux te connaître toi-même, à aller au bout de ce que tu es au fond de toi, à avancer vers cet « être », à laisser derrière toi les écueils du passé, en les acceptant, tout simplement. C’est long, une thérapie, ce n’est pas un coup de baguette magique, et ça demande du courage : celui de se confronter à son histoire personnelle, familiale, sociétale…

Voilà comment ça se passe chez un psy, voilà les raisons qui m’ont poussée à consulter : mon passé a de l’importance dans mon présent et je souhaite passer au-dessus des traumatismes qu’il a engendré pour vivre mieux. Mais le comprends-tu ? Cette thérapie me demande de me décentrer de mes certitudes pour évoluer et m’ouvrir davantage aux autres… Alors non, on n’a pas besoin d’être fou pour aller consulter, ceux qui pensent ça en sont restés aux siècles passés… Et manquent à mon sens d’ouverture d’esprit et de tolérance !… Mais ce n’est que mon opinion !… »



Crache ton venin !

Envie d’un coup de gueule ce soir encore ! Je rentre d’une réunion où – 10 autour d’une table – nous échangeons sur le cas d’un enfant. 8 professionnels de l’Education Nationale et de la santé, et les deux parents de l’enfant concerné. Je suis allée à cette réunion à contrecoeur, assez remontée par le non retour de cet enfant dans mon cabinet, depuis la rentrée scolaire… Il s’agit ici d’un enfant qui fut déscolarisé du système classique, puis réintégré partiellement dans une classe dite normale. Ce genre de dossier est très délicat à gérer, la prise de risque est énorme car il FAUT prendre les bonnes décisions pour avancer, ce que chacun des professionnels autour de cette table s’appplique à effectuer, chacun avec ses compétences, depuis quelques années maintenant. Je précise au passage que cela me demande, personnellement, de sacrifier des séances de rééducation d’autres enfants pour y assister.

Or, ce que j’ai entendu ce soir me mine, va au bout du bout du bout de ma patience et de ma tolérance (est-ce anti-psychologique, du coup je me pose la question !) : les deux parents, qui ont certes fort à faire et beaucoup à gérer avec cet enfant-là, dit à trouble comportemental, souhaitent déléguer la totalité des déplacements pour les diverses prises en charge à un service de soins à domicile… Ah ? Dans ma tête s’allument les voyants rouges de la capitulation et surtout de la facilité !!! Car, ce qui me met en rogne là, ce n’est pas le fait que ces parents-là aient du mal à gérer ces prises en charge (on peut comprendre que ce soit dur et épuisant moralement), c’est leur façon de détourner le sujet pour se décharger sur les professionnels tous consciencieux et impliqués qui sont là ! A les entendre, EUX travaillent, EUX voudraient un rendez-vous quand ça leur chante, EUX ont des soucis, EUX sont des victimes, etc… (On passera bien sûr sur le fait que je n’ai pas eu un « au  revoir » quand je suis partie…).

OK !!!

Non, pas OK !!!

Je suis furieuse ce soir, furieuse de sentir que là, on touche du doigt toute la discordance du système français : on met en oeuvre des tas de choses pour certaines familles, des choses qui coûtent cher à l’état, à la sécu (je ne parle pas pour moi, nous ne sommes pas rémunérés pour les réunions !), et je me pose une question qui va peut-être (je m’y attends) faire réagir : je crois parfois qu’il faudrait un contrôle de ces mises en oeuvre, ou tout au moins un renoncement de la part des professionnels concernés… Histoire de faire entendre à ces gens-là qu’ils sont responsables de leur gamin, que les professionnels ne peuvent tout gérer… Enfin je ne sais pas, je me déteste d’écrire cela, c’est tellement anti-moi, mais là, ce soir, je capitule… Car il y a d’autres familles, qui elles n’ont droit à rien, mais qui se battent et se sacrifient ! Où est la justice dans tout ça ??? Nulle part !

 Ce que je ressens là, c’est mon manque de professionnalisme dans mes réactions (mais bon, je suis humaine, et à force de vivre ça (car c’est pas la première fois !) je m’y épuise aussi !), de la rage de me dire que parfois, des professionnels s’impliquent davantage que les parents, et c’est contre-nature (et ça n’a aucun sens)… Alors, oui, ce soir, je crache mon venin (IMPULSIVE !) !!!



Des « isme » et des « ence » dans notre société…

( Société )

Il me semble que nombres d’entre nos pairs traversent la vie sans se poser de questions… Il arrive ce qui arrive, du bon, du moins bon, du très mauvais… Ils affrontent ça comme la fatalité, le destin, ce que « Qui » ils supposent a tracé pour eux…

Je ne suis pas comme ça, je m’interroge, de multiples petits riens se passent dans ma vie et me questionnent… Je peux être profondément touchée par le soleil qui va se lever et me redonner la pêche le jour où j’ai des pensées moroses, ou en revanche être affectée par une broutille qui me mettra de mauvaise humeur pour le reste de la journée (non non, presque rien à voir avec l’imprimante pour ceux qui ont lu mon billet précédent !!!)… Je considère que la vie est un phénomène biologiquement expliqué, ce qui nous confère un rôle certain d’animal avec des instincts, des pulsions… Mais la vie est aussi une question métaphysique, pourquoi sommes-nous sur cette terre ? Sur La Terre précisément, pourquoi sommes-nous des êtres dits supérieurs et dotés d’ »intelligence » ? Pourquoi nous ?

Et puis encore, et puis surtout, ce qui me gêne, ce qui m’entraîne aussi, c’est ce que nous sommes capables de faire de cette « intelligence » : quand je décide d’ouvrir un oeil sur notre société (de moins en moins souvent en ce moment je dois dire, je dois être ascendant autruche moi !), je n’observe qu’égoïsme, égocentrisme, autocratisme, terrorisme, capitalisme… ! Et tout en moi crie : « ça suffit ! « … Oui, je rêve de mots en « ence » (à décliner suivant toutes terminaisons) : tolérance, bienveillance, décence, connivence, évanescence ! …

Alors, je me pose l’inévitable question : s’agit-il de naïveté, de pauvreté (intellectuelle), d’immaturité, de calamité, ou de trop d’acuité ??? Qui suis-je, dans quel état j’erre ??? That is the question !!!



Coup de gueule !!!

Vous l’aurez peut-être compris pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis orthophoniste !!! Un métier au carrefour de la santé et de l’éducation nationale (sans majuscule initiales ce soir !!!)… Un métier qui se veut thérapeutique mais aussi de communication, car ne pas communiquer dans notre profession est une injure à l’étiquette par les temps qui courent !!!

Je pousse un gros coup de gueule ce soir, pour mes patients, pour ceux qui y croient, pour mes collègues motivées (oui au féminin 97% de femmes, là on remporte non ?) et CONTRE la connerie humaine !!!

Ce métier ne se comprend pas, peu de gens arrivent à cerner les problèmes dont tous les parents connaissent l’existence, je parle ici de dyslexie (trouble de la lecture pour résumer) et de la dysorthographie (orthographe évidemment !)… Car pour ça il faut comprendre le traitement des informations au niveau du cerveau… Il faut s’en convaincre, il faut y croire comme lorsque vous allez chez un acupuncteur, un kinésiologue, un homéopathe, etc…

L’orthophonie n’est certes pas une médecine parallèle puisque mes 4 ans d’école me qualifient de « para-médicale »… Bon, le mot ne m’a jamais convenu mais passons !

Donc au carrefour des parents et de l’EN (éducation nationale sans majuscule sauf dans les abréviations donc ! Je persiste et signe !)…

Depuis 4 ans je rééduque une ado « dyscalculique » = trouble logico-mathématique qui porte bien son nom puisque on y entend maths mais aussi LOGIQUE ! Cela me contraint à assister à des réunions au collège à chaque début d’année pour expliquer inlassablement aux profs que la logique est touchée, donc le raisonnement, et que le raisonnement n’existe pas qu’au niveau mathématiques, mais en SVT, en  physique, etc…

L’an dernier réunion tendue avec le principal du collège, sceptique sur ma rééducation (enfin sur l’orthophonie en général !) ! C’est sûr, cette ado vient avant la fin des cours, comme un texte de loi en faveur des enfants et adolescents handicapés (le mot est posé !) l’autorise… Pas d’autre choix, entre mon emploi du temps et celui des parents… Mais voilà que ce satané tout-puissant recommence cette année, allant jusqu’à violenter verbalement la mère de cette ado, dénigrer l’utilité de ma profession et bafouer la compétence de la personne référente à la MDPH (Maison Départementale Du Handicap) qui coordonne les réunions et fait le lien (indispensable) entre tous… Ce petit merdeux qui ose parler en public du bouton qu’il vient de s’éclater sur la joue (« pardon je saigne ! » (pauvre chou !…) ) ose rabaisser plus bas que terre les professionnels que nous sommes et pire : affirme haut et fort que cette ado n’a aucun « problème »… Ah ? donc je suis ravie de vous apprendre que le handicap reconnu par la société n’est qu’une illusion approuvée par les professionnels de la santé, que devant certains responsables de l’EN il faudrait courber l’échine…

Sachez, Mr TRUC, que vous avez affaire à une professionnelle engagée, engagée d’abord et avant tout auprès de ses patients (mon ironie l’an dernier vous a déplu je crois, je le sais, quand j’ai osé vous remettre à votre place devant les parents !!!) lorsque vos attaques sont illégitimes… Alors, je pourrais vous dire ce mot grossier et non constructif que je pense si fort ce soir : vous êtes un GROS CON (voire CONNARD pour rebondir sur un de mes com sur les billets de Manuel…), mais non, je vais m’abstenir et vous dire ceci : la réunion qui va avoir lieu très prochainement ne vous donnera aucunement le loisir, je devrais dire la jouissance, de me voir plier devant vous et la cohorte de profs que vous êtes en train d’enrôler dans votre grandiose bêtise… Moi, je serai seule à me défendre et à défendre cette famille, avec l’appui peut-être timide du médecin scolaire de l’IA (Inspection Académique), mais sachez que je n’ai jamais supporté l’injustice et que vos mots sont suffisamment forts et blessants pour que je me sente une âme combative… Vous ne m’arrêterez pas !

 

Réfléchissez donc au sens de la vie, au respect d’autrui, apprenez à écouter, à sourire, à être humain… Vous êtes de ceux que je considère comme des handicapés sociaux…. Les pires car évoluant librement et la tête haute … Sachez juste que je fais ce soir le choix de ne point prendre l’énergie de vous haïr, par manque d’envie de m’encombrer l’esprit de votre merde, mais que je vous méprise, tout simplement !

 

Un PS : pour l’homme que vous êtes, les paroles de cette chanson vous colleront désormais à la peau dans ma petite tête de « charlatan » :  » qui sème le vent récolte la tempête » !!! Ben oui, ça a de drôles de références une ortho !!!



Déontologie

( Société )

Là, je prends mon petit Larousse…

Ontologie :

1- Etude de l’être en tant qu’être, de l’être en soi (Philo).

2- Etude de l’existence en général, dans l’existentialisme.

 OK.

 

Déontologie :

Ensemble des règles et devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l’exercent, leurs rapports entre ceux-ci et leurs clients ou le public.

OK.

 

C’est bien comme ça que je voyais les choses !!!

 

SAUF (avec un air de « J’accuse ! ») !…  Sauf que dans déontologie il y a « dé » (Larousse toujours : dé de couture, dé culinaire, cube, et… affaire hasardeuse !!! Nous y voilà ! ).

OK.

 

Reprenons donc le sujet de mon dilemme : la déontologie serait donc l’affaire hasardeuse concernant la conduite à tenir vis à vis de l’existence des gens que nous côtoyons professionnellement (bon cette défintion vous ne la trouverez pas dans le dico, parce que quand même chacun son opinion !!!)… Oui mais alors ? Alors quoi ?! Ben alors ! Alors qui fait preuve de réelle déontologie si ce n’est notre conscience tour à tour perturbée par nos vies personnelles, si ce n’est notre conscience professionnelle, notre motivation, notre implication ? Oui ce mot est chargé d’un sens qui me dérange, qui laisse chacun libre d’être a-déontologue (oui oui c’est un néologisme) dont le synonyme serait… irresponsable ! C’est vrai, c’est pas facile de se placer toujours dans la déontologie, d’être toujours au top, et j’en sais quelque chose ! Mais quand même, si on me parlait de proontologie alors sûrement le mot aurait plus de portée… On ne parle pas de décréation, de dépagandisme, de déphète (enfin pas comme ça), ni de détection (ah si ! Celui-là si, mais c’est pas le même non plus !!!) … Bon d’accord, vous avez compris ! Enfin, ça nous arrange bien tout ça !!! Y’a les « pro » et leurs certitudes quasi-obligatoires, et y’a les « dé » … pipés ceux-ci !!!

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